La France a lancé la campagne de rappel contre la Covid-19. L’injection d’une 3e dose est désormais recommandée pour les plus de 65 ans, les personnes fragiles et les soignants. Jusqu’à présent, le vaccin Moderna pouvait être administré pour une dose de rappel. Mais ce vendredi 15 octobre, la Haute Autorité de Santé a décidé de suspendre l’utilisation de ce vaccin. Pourquoi ce revirement ?
Pourquoi le vaccin Moderna n'est-il plus autorisé pour les doses de rappel ?
L’injection d’une 3e dose de vaccin à destination des personnes âgées et vulnérables a été validée pour la première fois en France le 16 juillet, dans un avis publié par la HAS. Si l’intérêt de ce rappel face au virus ne fait plus aucun doute pour les autorités sanitaires, la question du vaccin à injecter continue de se poser.
Début octobre, l’Agence européenne des médicaments (EMA) approuvait l’injection d’une 3e dose du vaccin Pfizer pour les plus de 18 ans. En revanche, elle ne donnait pas son feu vert pour celui de Moderna, qui est toujours à l’étude.
D’ordinaire, la HAS attend le feu vert de l’EMA avant de divulguer ses recommandations. Mais en France, Moderna était déjà utilisé pour les doses de rappel et la HAS ne l’avait donc pas remis en cause « pour ne pas désorganiser la campagne en cours », précise-t-elle dans un communiqué vendredi 15 octobre. Néanmoins, elle vient de revenir sur cette autorisation après avoir pris connaissance de risques en provenance des pays scandinaves. En conséquence, elle a suspendu l’usage du vaccin Spikevax de Moderna pour les doses de rappel, jusqu’à l’avis de l’EMA.
Un risque de péricardites et de myocardites plus important avec Moderna ?
La suspension en France découle des alertes émanant des pays scandinaves. Face à un risque de myocardite et de péricardite, la Suède et la Finlande ont suspendu, début octobre, l’emploi de Moderna pour les moins de 30 ans, la Norvège l’a formellement déconseillé pour les moins de 18 ans et l’Islande a totalement banni ce vaccin comme 3e dose. Les autorités de ces pays se basent sur une étude qui aurait révélé que les moins de 30 ans ayant reçu le vaccin de Moderna avaient un risque légèrement accru de développer une inflammation du myocarde.
D'autres études sont actuellement menées dans les pays scandinaves concernant les risques de myocardites et péricardites liés à la 3e dose de Moderna. Les premiers résultats seront prochainement communiqués à l’EMA, qui se prononcera alors sur l’utilisation du sérum Moderna en dose de rappel. L’avis est attendu à la fin du mois d’octobre.
Quel vaccin pour la 3e dose ?
L’injection d’une dose de rappel n’est donc plus possible avec n’importe quel vaccin à ARN messager (Pfizer et Moderna). Conformément à l’avis de l’Agence européenne des médicaments (EMA), seul le vaccin de Pfizer-BioNTech, disponible en centre de vaccination, mais aussi dans les cabinets de médecins et en pharmacie, peut être utilisé pour l’administration d’une 3e dose.
Dans son avis, la HAS confirme également que le vaccin Pfizer « pourra être utilisé pour les rappels, quel que soit le vaccin utilisé en primo-vaccination ».