Grâce à la réforme de la taxe d’habitation, 22 millions de foyers français vont profiter d’un dégrèvement de 30 % dès cette année. Toutefois, en raison de la hausse des taxes dans certaines localités, des contribuables paieront une taxe d’habitation plus élevée que la précédente. Explications.
Un dégrèvement de la taxe d’habitation pour 80 % des foyers
La baisse de la taxe d’habitation devrait concerner 80 % des contribuables dans un premier temps.
Sur votre avis d’imposition pour la taxe d’habitation 2018 vous verrez un encadré précisant : « À la suite de la réforme nationale de la taxe d’habitation, vous bénéficiez pour cette année d’une réduction de 30 % de cet impôt. Votre taxe d’habitation est donc de x euros, sans cette réforme elle serait de x euros. »
Pour bénéficier de ce dégrèvement de 30 %, votre revenu fiscal de référence doit se situer en dessous d’un certain plafond qui dépend de votre quotient familial. En cas de léger dépassement, vous pourrez tout de même profiter d’un dégrèvement dégressif.
Si vous faites partie des 20 % de foyers dont le revenu fiscal de référence se situe au-dessus des plafonds, vous bénéficierez également de la suppression de la taxe d’habitation, mais seulement à l’horizon 2021.
À savoir que cette réforme ne concerne que les résidences principales. Concrètement, si vous possédez une résidence secondaire, vous devrez vous acquitter de la taxe d’habitation pour celle-ci.
Certains contribuables paieront une taxe d’habitation 2018 plus élevée qu'en 2017
Malgré la réforme de la taxe d’habitation, certains contribuables verront le montant de leur taxe d’habitation augmenter.
Tout d’abord, il faut savoir que la contribution à l’audiovisuel public n’est pas incluse dans ce dispositif. Elle ne subira donc pas de baisse de 30 % et il n’est pas prévu qu’elle soit supprimée dans un avenir proche.
Autre élément à prendre en compte, le fait qu’au moins 5 680 communes aient augmenté leur taux d’imposition en 2018 selon un rapport parlementaire. Les habitants de ces localités risquent donc de devoir payer une taxe d’habitation plus élevée que l’année dernière.
« Les collectivités locales avaient toujours la possibilité de supprimer certains abattements existants ou d’augmenter les taux », a expliqué Anne Guyot-Welke, porte-parole du syndicat d’agents du fisc, Solidaires Finances publiques au Parisien.
D’autres hausses d’impôts pourraient survenir d’ici 2020
Avec la réforme de la taxe d’habitation, l’État va devoir aider les collectivités locales à compenser les 20 milliards d’euros qui ne rentreront pas dans les caisses cette année. Mais « pour l’instant, on ne sait pas comment, tout ça n’est pas bien clair », a déclaré Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association des maires de France.
Une loi attendue courant 2019 devrait permettre d’encadrer le financement de cette réforme, mais il est possible que les contribuables subissent d’autres hausses d’impôts d’ici les prochaines élections municipales de 2020.
« Il risque d’y avoir des répercussions sur les taxes foncières qui, vraisemblablement, devraient augmenter », prévient Virginie Pradel, une avocate fiscaliste. Philippe Laurent a lui aussi précisé : « Je ne vois pas comment certaines communes pourront faire autrement qu’augmenter la taxe foncière ».