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Méduse : Un radar anti-bruit pour sanctionner les motos trop bruyantes en test

Douce mélodie pour les motards, cauchemar pour les riverains. Le bruit de certaines motos est parfois insupportable. En test actuellement, un radar d’un nouveau genre équipé de micros qui permettrait de sanctionner ceux qui abusent. Le point dans cet article.
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Pour de nombreux motards, le bruit émis par le pot d’échappement est un indispensable. Lorsque celui-ci est trop faible, il arrive régulièrement que le pot d’origine soit remplacé par un modèle plus bruyant, illégal, au grand désespoir des riverains. Mais un nouveau radar équipé de micros devrait bientôt permettre de sanctionner les abus.

Méduse : Un radar anti-bruit pour sanctionner les motos trop bruyantes en test

Mais pourquoi tant de bruit ?

Argument principal des motards, la sécurité. La plupart des utilisateurs de pots d’échappement modifiés arguent qu’une moto que l’on entend arriver de loin pousse les conducteurs et les piétons à plus de vigilance. Mais dans les faits, les motos les plus bruyantes, du type sportive, sont plus souvent impliquées dans des accidents de la route.

Le bruit de la moto est aussi souvent associé à une notion de puissance, de vitesse voire de virilité pour certains.

Enfin, cette idée que « plus la moto est bruyante mieux c’est » se diffuse également dans les magazines spécialisés, encourageant alors une modification de l’engin sans égard pour les riverains qui en subissent les conséquences.

La loi antibruit bientôt respectée ?

En France, il existe une loi antibruit depuis 1992 qui limite notamment les décibels émis par les motos : 80 dB pour une grosse cylindrée courante et de 97 dB pour une Harley-Davidson. Cependant, les contrevenants sont encore trop rarement sanctionnés.

L’apparition d’un nouveau radar et d’autres dispositifs de contrôle pourraient bientôt changer la donne.

Le radar « Méduse », conçu pour mesurer le bruit, est actuellement testé sur la D 91 à Saint-Forget, près de la route dite « des 17 tournants », un lieu fréquenté par des centaines de motards chaque week-end. Deux autres expérimentations sont prochainement prévues, l’une à Villeneuve-Le-Roi et l’autre à Paris.

450 pics de bruit sur une seule journée

À l’initiative du projet, l’association Bruiparif. Sa directrice, Fanny Mietlicki expliquait : « En 2018, nos mesures ont permis de détecter, sur plusieurs points de cette route, jusqu’à 450 pics de bruits pour un seul dimanche. Il était logique d’aller plus loin avec une technologie innovante ».

Le radar « Méduse », breveté par l’association, est placé en haut d’un mât, presque invisible. Il est équipé de 4 micros qui analysent les bruits alentour 10 fois par seconde. Il associe ensuite les fréquences relevées au type d’engin correspondant et permet donc d’identifier une moto ou une voiture trop bruyante. La machine prend aussi une photo de la voie de circulation toutes les 15 minutes.


Un objectif clair d’augmenter les verbalisations à l’avenir

Le test de « Méduse » durera minimum 18 mois. Bruiparif prévoit d’installer à proximité de l’appareil un radar pédagogique pour alerter les automobilistes et motards du bruit excessif de leur bolide par un affichage clignotant.

Les sanctions pourraient commencer à tomber dans un futur proche. Une étude étant prévue dans le but d’automatiser les contrôles et d’augmenter les verbalisations.

« Nous disposons d’une technologie fiable pour établir l’infraction », a d’ailleurs précisé le patron de Parifex, une entreprise qui fabrique des radars pour l’État.

« Les nuisances sonores ne sont pas seulement une gêne, mais une question de santé publique avec des répercussions graves sur de nombreuses pathologies. Cette expérience a été conduite avec tous les acteurs de ce dossier, y compris les motards eux-mêmes. Il restera ensuite à traduire la chose en dispositif législatif et réglementaire. C’est un premier jalon vers une régulation et dissuasion du bruit », a indiqué Jean-Noël Barrot, le député LREM porteur de l’amendement qui a rendu le test possible.