Paru jeudi au Journal officiel, un arrêté ministériel du 30 janvier détermine les nouveaux tarifs de cigarettes qui sont en hausse de 50 à 60 centimes, à compter de ce vendredi 1er mars. Il s’agit de la 8e révision des prix du tabac depuis qu’Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir. Cette augmentation est le résultat de l’une des deux hausses de taxes, de 50 centimes chacune, prévues en 2019 par le gouvernement. La seconde aura lieu au mois de novembre, avec pour horizon un paquet de cigarettes à 10 € en novembre 2020. Un point sur la situation.
Hausse de 60 centimes pour le paquet de 20 Marlboro Red
Le tarif du paquet de cigarettes qui se vend le plus en France, celui de 20 Marlboro Red du groupe Philip Morris, qui était au prix de 8,20 € depuis le 1er janvier 2019, passe à 8,80 €. Soit 10 centimes de plus que l’augmentation des taxes, « pour compenser la baisse des volumes de vente attendue » par le fabricant de cigarettes, d’un niveau comparable à celle connue en 2018, a souligné une représentante de la marque.
Le tarif des Camel sans filtre atteint désormais 8,50 € contre 7,90 € auparavant, soit une progression de 60 centimes.
Pour les tarifs des autres marques de cigarettes les plus consommées en France, l’augmentation sera de 50 centimes. C’est le cas pour les Gauloises blondes qui atteignent désormais 8,50 € le paquet, ou encore les Winfield Rouge.
Les Lucky Strike Bleu Classic, quant à elles, passent désormais à 8,20 € le paquet de 20.
Une hausse des taxes avait déjà eu lieu en 2018
L’année dernière, le 1er mars 2018, le gouvernement avait déjà augmenté la fiscalité, faisant passer le tarif du paquet moyen aux environs de 8 € (contre 7,30 € avant pour les Marlboro Red). Cette hausse avait fait baisser les ventes de près de 10 % l’année dernière.
Face à la hausse des taxes « assez agressive » du gouvernement, « il faut que tout le monde s’y retrouve, or cette hausse va impacter notre équilibre économique », estime Jeanne Polles, dirigeante de Philip Morris France qui possède 45,2 % du marché.
Les cigarettiers craignent une hausse de la contrebande
Japan Tobacco International, comme les autres cigarettiers, redoute que cette augmentation entraine une « augmentation de la contrebande et des achats réalisés à l’étranger ».
D’après les producteurs de tabac qui ont financé une étude, un quart des cigarettes consommées dans l’hexagone proviennent d’achats dans des pays frontaliers ou sont issus de contrebande. L’étude indique aussi que la France est le pays en Europe le plus frappé par ce phénomène.
Cette semaine, les services des Douanes ont annoncé des saisies record, en augmentation de 15 % l’année dernière, à cause d’une forte hausse du « trafic de fourmi », c’est-à-dire de faibles quantités de cigarettes, importées par le biais de bagages ou depuis internet. Un nouveau type d’emballage doit, à partir du mois de mai, permettre une traçabilité plus efficace des paquets vendus.
Une baisse du nombre de fumeurs
Pour les associations qui luttent contre le tabac, ces mesures d’augmentation des prix couplées à un remboursement des traitements antitabac, mais également le développement de la cigarette électronique ont entrainé une diminution du nombre de fumeurs.
D’après les services de santé, le nombre de fumeurs a diminué d’un million, dans l’hexagone, en 2017.
Pour rappel, en France, ce sont les cigarettiers qui déterminent les prix de vente, mais l’État peut pousser à des hausses en faisant évoluer les taxes, qui constituent 82,3 % du prix, alors que 9,9 % reviennent aux débitants de tabac et 7,9 % vont à l’industriel.
De nouvelles hausses prévues en 2020
La Confédération des buralistes déplore une publication tardive des tarifs, qui obligent les buralistes à modifier leur affichage en 24 heures. Ce 1er mars, le tabac à rouler connaît aussi une hausse de 1 euro pour 30 grammes de tabac et de 1,5 euro pour les blagues de 30 grammes. Le paquet de 10 cigarillos augmente quant à lui de 50 centimes.
Deux prochaines augmentations de 50 centimes sont planifiées en 2020, à nouveau les 1er mars et 1er novembre.
Le tabac, à l’origine de cancers et de maladies cardiovasculaires, provoque 75 000 décès chaque année, en France.