Une personne sur 2 éligible au minimum vieillesse qui ne touche pas cette allocation, 34 % des personnes éligibles au RSA qui ne perçoivent pas ce revenu… Le taux de non-recours aux prestations sociales reste élevé. Alors pour expliquer ce phénomène, la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a mené une enquête en 2021 auprès de 4 000 personnes habitant en France métropolitaine. Les résultats ont été publiés ce mercredi 12 avril.
Principale raison: le manque d’information
Et selon l’avis des personnes interrogées, le manque d’information sur les aides ou sur les organismes à qui s’adresser est la principale raison de ce taux de non-recours (39 %). Pour 23 % des sondés, il s’agit de la complexité des démarches et pour 18 %, la crainte des conséquences négatives (ne pas faire l’objet d’un contrôle, ne pas avoir des comptes à rendre, ne pas perdre d’autres droits, etc.).
Enfin, la volonté de s’en sortir soi-même est citée par 16 % des personnes et pour 3 %, les aides n’apportent pas grand-chose financièrement.
Les raisons principales pouvant expliquer le non-recours aux prestations sociales | |||||
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Raisons | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 |
Le manque d’information sur les aides ou les organismes à qui s’adresser | 53 % | 44 % | 42 % | 42 % | 39 % |
Les démarches trop complexes et trop longues | 23 % | 25 % | 26 % | 22 % | 23 % |
La crainte des conséquences négatives | 9 % | 12 % | 15 % | 16 % | 18 % |
La volonté d’autonomie : s’en sortir par soi-même, ne pas dépendre de l’aide sociale | 11 % | 14 % | 13 % | 14 % | 16 % |
Les aides n’apportent pas grand-chose financièrement | 2 % | 3 % | 3 % | 3 % | 3 % |
Autre | 2 % | 3 % | 2 % | 3 % | 2 % |
Source : Drees
Bon à savoir : selon le baromètre de la Drees, les 35-49 ans ont une moins bonne connaissance des prestations sociales que les personnes plus âgées. De plus, les immigrés ont en règle générale une connaissance moins précise de l’Aspa (Allocation de solidarité aux personnes âgées), de l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie), de l’AAH (Allocation aux adultes handicapés), de la prime d’activité et du RSA que les personnes nées en France.
Comment lutter contre le non-recours aux prestations sociales ?
Alors, comment réduire ce fléau qui touche de nombreux Français parmi les plus pauvres ? L’an dernier, juste avant le second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé un projet de solidarité à la source. « C’est une réforme ambitieuse » qui va se déployer « en plusieurs étapes », a rappelé le 13 décembre dernier Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités. Première étape : simplifier à partir de 2024 les démarches administratives pour bénéficier de certaines prestations sociales comme la prime d’activité et le RSA. Dans les faits, les formulaires seront préremplis et les allocataires n’auront qu’à les valider.
En parallèle, le gouvernement va lancer une expérimentation dans une dizaine de territoires à compter de juillet 2023. Le projet appelé « Territoires zéro non-recours » durera 3 ans. Objectif de cette expérimentation ? Développer les échanges entre les organismes pour mettre fin au non-recours ou encore contacter les personnes les plus éloignées des institutions. Une enveloppe de 2 millions d’euros par an est consacrée.
« Le non-recours aux prestations sociales est un échec que nous devons combattre », avait ajouté Jean-Christophe Combe le 13 décembre. Le gouvernement se laisse le quinquennat pour y mettre fin.
D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.