Depuis ce lundi 23 août, c’est le retour de l’attestation de déplacement dans certaines îles de Polynésie française. En effet, le confinement a été instauré pour deux semaines. Ce nouveau tour de vis a été pris en raison d’un taux de contaminations à la Covid-19 très élevé et des hôpitaux qui par conséquent sont débordés.
Une flambée épidémique dramatique en Polynésie française
Selon le dernier bulletin épidémiologique daté du 23 août, le nombre de nouveaux cas en 72 heures s’élève à 2 745, un record et 349 personnes sont hospitalisées. D’ailleurs, le taux d’incidence qui a dépassé la semaine dernière les 2 800 cas pour 100 000 habitants, soit plus de 10 fois supérieur au taux recensé en métropole, « n’est plus calculable » selon les autorités locales.
Autre donnée révélatrice : sur les 311 décès recensés depuis le début de l’épidémie, 54 sont survenus au cours des dernières 72 heures. À titre de comparaison, « en métropole, cela représenterait 2 400 morts quotidiens », selon le syndicat des médecins libéraux à Tahiti, Didier Bondoux, interrogé par BFMTV.
Le retour des attestations de déplacement
Alors face à cette situation dramatique, le Haut-Commissaire de la République en Polynésie française, Dominique Sorain, a pris la décision de renforcer les restrictions de déplacement dans les zones les plus touchées jusqu’au dimanche 5 septembre à minuit. Toutefois, en fonction de l’évolution épidémique, ces mesures pourraient être prolongées.
L’attestation de déplacement dérogatoire « confinement »
Ainsi, les habitants des îles sous le Vent et des îles du Vent sont soumis à un confinement tous les jours de la semaine. C’est-à-dire que les déplacements sont interdits sauf en cas de motif dérogatoire :
- pour aller à son travailler, passer un examen, aller à une formation et pour revenir de tous ces lieux ;
- pour effectuer des achats de première nécessité ou des achats liés à son activité professionnelle ;
- pour acheter des produits de santé ou pour se rendre à un rendez-vous médical ou de prévention comme pour aller se faire vacciner contre la Covid-19 ;
- pour faire un déménagement, se déplacer pour la garde d’enfants, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou pour tout autre motif familial impérieux ;
- pour aller à une convocation administrative ou judiciaire, ou chez un professionnel du droit ou dans un service public ;
- pour sortir à un kilomètre autour de chez soi pendant une courte durée ;
- pour accompagner une personne en situation de handicap ou pour sortir en tant que personne en situation de handicap ;
- pour participer à des missions d’intérêt général à la suite d’une demande de l’autorité administrative ou pour prendre part aux manifestations qui sont prévues par l’article L211-1 du code de la sécurité ;
- pour aller dans un lieu de culte ou en revenir ;
- pour un déplacement lié à un transfert ou un transit vers ou depuis des gares maritimes ou des aéroports.
Notons que les habitants doivent remplir l’attestation de déplacement dérogatoire « confinement ».
Et ce confinement a également des conséquences sur les lieux recevant du public. Ainsi, les restaurants et débits de boisson doivent fermer leurs portes, à l’exception des cantines. Toutefois, les ventes à emporter sont autorisées. Par ailleurs, seuls les magasins permettant d’effectuer des achats de première nécessité restent ouverts.
De leur côté, les hôtels ne sont pas fermés. En revanche, les croisières sont interdites et la plaisance commerciale doit cesser son activité. Enfin, les musées, les bibliothèques, les salles de danse, les expositions ou encore les foires restent fermés.
L’attestation de déplacement « confinement week-end »
De plus certaines communes sont concernées par un confinement uniquement le week-end. Concrètement, cela signifie que les déplacements sont interdits à l’exception des motifs impérieux entre le vendredi 21 heures et le lundi 4 heures. Et pour pouvoir sortir de chez eux, les habitants doivent remplir l’attestation de déplacement « confinement week-end ». Notons que les motifs restent les mêmes par rapport à l’attestation de déplacement dérogatoire des îles sous le Vent et des îles du Vent.
Sont ainsi concernés : les habitants d’Ahe, d’Apataki, d’Aratika, d’Arutua, de Fakarava, de Gambier, de Katiu, de Kaukura, de Kauehi, de Makatea, de Makemo, de Manihi, de Mataiva, de Napuka, de Niau, de Rangiroa, de Raraka, de Raroia, de Taenga, de Takapoto, de Takaroa, de Takume, de Tepoto Nord, de Tikehau et de Tureia. Puis, dès le samedi 28 août, les habitants de l’île de Rurutu devront également respecter ce confinement uniquement le week-end.
L’attestation de déplacement dérogatoire pendant le couvre-feu
Enfin, sur l’ensemble du territoire polynésien, un couvre-feu est mis en place entre 20 heures et 4 heures. Encore une fois, pour sortir de chez soi, il faut avoir un motif de déplacement dérogatoire et remplir l’attestation de déplacement dérogatoire pendant le couvre-feu. Ainsi sont autorisés :
- les déplacements entre le lieu de travail ou de formation et le domicile ;
- les déplacements pour acheter des produits de santé ou pour un rendez-vous médical qui ne peut être assuré à distance ou différé ;
- les déplacements liés à la garde d’enfants, à l’assistance des personnes précaires ou vulnérables ou pour un motif familial impérieux ;
- les déplacements brefs pour promener son animal de compagnie dans un rayon d’un kilomètre ;
- les déplacements permettant de prendre part à des missions d’intérêt général ou à la suite d’une convocation administrative ou judiciaire ;
- les déplacements des personnes en situation de handicap avec leur accompagnant ;
- les déplacements liés à des transits pour des déplacements de longue distance.
Les documents nécessaires
- Attestation de déplacement dérogatoire « confinement » en Polynésie
- Polynésie : Attestation de déplacement « confinement week-end »
- Polynésie française : l'attestation de déplacement dérogatoire pendant le couvre-feu
- Polynésie française : le justificatif de déplacement professionnel