En 2022, 17 % des postes d’enseignants n’étaient pas pourvus. Afin d’occuper ces positions vacantes, mais aussi d’avoir un vivier de personnels disponibles pour remplacer des enseignants absents (congé maternité, arrêt maladie, etc.), l’Éducation nationale a besoin de personnels contractuels et suppléants.
Contractuel ou suppléant : quelles différences ?
La différence principale entre un enseignant contractuel et un enseignant suppléant est simple : l’un exerce dans le public, tandis que l’autre est dans le privé. La grille de rémunération et les démarches de recrutement sont également légèrement différentes entre ces deux statuts.
Contractuels comme suppléants sont recrutés en CDD (reconductible). Leur contrat peut être établi à temps plein ou à temps partiel pour une durée pouvant aller jusqu’à une année scolaire complète, incluant les périodes de vacances scolaires (de début septembre à fin août). Leur statut d’enseignant contractuel ou suppléant leur ouvre la possibilité de passer les concours de l’Éducation nationale pour devenir titulaire.
À noter : dans la Fonction publique (agent contractuel), l’enseignant a la possibilité de passer en CDI après 6 ans de CDD.
Pourquoi être enseignant non titulaire ?
Plusieurs parcours peuvent mener une personne à se tourner vers le statut d’enseignant suppléant ou contractuel. Cela peut être par défaut, si le candidat n’est pas parvenu à passer le concours pour être titulaire, mais cela peut aussi être un choix :
- si le candidat souhaite se tester avant de passer le concours et d’entamer une carrière dans l’enseignement ;
- si le candidat souhaite exercer dans la région de son choix, ce qui n’est pas forcément possible pour un enseignant titulaire.
Les conditions pour être enseignant suppléant ou contractuel
Les postes d’enseignants non titulaires sont ouverts à un large éventail de personnes, car aucune expérience pédagogique préalable n’est nécessaire. Il convient cependant de remplir les conditions suivantes :
- avoir un casier judiciaire vierge ;
- être titulaire d’un Bac +3 (ce niveau de diplôme peut être abaissé à Bac +2 en cas de difficultés de recrutement) ;
- pour les non européens, avoir un titre de séjour en cours de validité avec l’autorisation de travailler.
Dans l’enseignement public professionnel ou technologique ainsi que dans l’enseignement agricole (public ou privé), il existe une subtilité : il est possible d’enseigner avec un diplôme technique (CAP, BEP, Bac pro, BTS, etc.) à condition d’avoir une expérience ou des compétences professionnelles en lien avec la matière enseignée.
À noter : la Fonction publique impose également aux candidats d’avoir une condition physique minimale.
Comment postuler pour être enseignant non titulaire ?
Les interlocuteurs diffèrent selon que vous souhaitez enseigner en primaire ou en secondaire et dans le public, le privé ou le domaine agricole.
Postuler pour enseigner dans le public
Pour devenir enseignant du primaire dans le public, le recrutement se fait au niveau départemental. Il faut donc contacter la DSDEN (Direction des services départementaux de l’Éducation nationale) du département dans lequel on souhaite exercer. La liste de tous les DSDEN est disponible sur notre site. Certains départements, comme les Côtes-d’Armor, proposent de faire la démarche en ligne.
L’enseignement secondaire public est géré au niveau académique. Il s’agit dans un premier temps de se rendre sur le site web ACLOE du rectorat visé. Par exemple, le rectorat de Rennes renvoie vers le portail.ac-rennes.fr. Après avoir créé son profil, le candidat pourra postuler aux différentes offres. Pour cela, il devra joindre une lettre de motivation, un CV et les copies de ses diplômes.
À noter : il peut être demandé que les diplômes étrangers fassent l’objet d’une attestation de comparabilité auprès de France éducation International.
Postuler pour enseigner dans le privé (établissements catholiques)
Les candidats à des postes d’enseignants dans le privé peuvent postuler de deux manières. Ils peuvent s’adresser directement au chef d’établissement d’une école qui recrute ou intégrer une liste de remplaçants. Cette dernière permet au candidat d’intégrer un vivier d’enseignants disponibles pour tous les établissements du secteur. Pour cela, il doit :
- s’inscrire sur CAAC Web pour candidater au préaccord et à l’accord collégial. Cet accord est indispensable pour intégrer le processus de recrutement dans les établissements privés. Il est délivré à l’issue d’un entretien individuel entre le candidat et un jury de chefs d’établissements ;
- adresser une lettre de motivation, un CV et les copies de diplômes au SAAR (Service d’accueil et d’aide au recrutement) de l’enseignement catholique de son département.
Postuler pour enseigner dans le secteur agricole
L’enseignement agricole dépendant du ministère de l’Agriculture, la procédure pour postuler est différente. Le candidat peut toujours s’adresser directement à l’établissement de son choix, mais il peut aussi se tourner vers le SRFD (Service régional de la formation et du développement) de la DRAAF (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) de la région dans laquelle il souhaite exercer.
La rémunération d’un enseignant contractuel ou suppléant
Les enseignants contractuels et suppléants sont tous deux rémunérés par l’Éducation nationale, mais leur salaire est généralement plus faible dans le privé.
Un suppléant touche en moyenne 1 500 euros brut mensuels. Un collègue du public touche au minimum ce montant avec un Bac + 2 et au minimum 1 700 euros avec un Bac +3. Cette rémunération augmente avec l’expérience de l’enseignant et la spécificité de son poste. En comparaison, un titulaire débute sa carrière autour de 2 000 euros brut mensuels.
À ce salaire s’ajoutent les éventuelles indemnités telles que l’ISOE (indemnité de suivi et d’orientation des élèves), le SFT (Supplément familial de traitement), les heures supplémentaires, etc. De plus, une réévaluation salariale est obligatoire au moins tous les trois ans.
Touche à tout, mon parcours professionnel m’a permis de découvrir les domaines de l’imprimerie, de la communication, de l’informatique et de l’audiovisuel. Également passionné de voyages, cette diversité d’expériences côté pro, comme côté perso, est une aide précieuse dans la rédaction de mes articles, que j’espère complets et plaisants à lire.