Afin de limiter les effets du dérèglement climatique, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a annoncé le 16 décembre 2020 la mise en place d’un plan de repeuplement des forêts de France. Quels sont les objectifs de cette action ? Quel est son coût ? Quels défis ? Quelles limites ? Faisons le point.
Lutte contre les effets du réchauffement climatique : 50 millions d’arbres replantés
Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a annoncé un plan de repeuplement des forêts françaises. L’objectif est de planter 50 millions d’arbres pour un budget de 150 à 200 millions d’euros. Le reboisement devrait s’étendre sur 45 000 hectares et s’étaler sur deux années.
À la manière de nombreuses associations locales qui se sont engagées dans la plantation de haies bocagères afin de préserver la biodiversité, le gouvernement souhaiterait associer l’Éducation nationale au projet de reboisement. Afin de sensibiliser les plus jeunes à la cause environnementale, le ministère de l’Agriculture désire en effet permettre aux élèves de comprendre les enjeux environnementaux actuels et d’en faire des acteurs de la protection de leur planète.
Quels défis ?
Sur le plan qualitatif, le défi de taille est de parvenir à trouver des variétés d’arbres capables de supporter un climat qui ne cesse d’évoluer. Avec le réchauffement de nos régions, si une futaie de frênes peut résister aujourd’hui à la chaleur, ce ne sera peut-être pas le cas dans une cinquantaine d’années. Pour les pépiniéristes, il s’agit par conséquent de parvenir à adapter le parc forestier français aux nouveaux défis climatiques.
Sur le plan quantitatif, au vu du nombre de sujets devant être plantés, l’autre défi à relever sera de réussir à rassembler suffisamment de plants et de graines.
Ce projet de repeuplement des forêts françaises est considéré comme le plus important depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Pourquoi repeupler les forêts ?
En raison de la sécheresse qui ne cesse de gagner du territoire chaque année, les arbres montrent des signes de faiblesse. Certaines espèces de coléoptères s’attaquent en effet aux sujets les plus fragilisés en y creusant des trous.
Les forêts sont pourtant le poumon de notre planète. Les arbres possèdent cette extraordinaire capacité, et fort salutaire par les temps qui courent, à absorber le gaz carbonique de l’air. Ils le stockent ensuite dans leurs feuilles, leurs branches et leurs troncs. En replantant ainsi 50 000 arbres, plus de 150 000 tonnes de CO2 devraient pouvoir être captées chaque année !
Les bienfaits des arbres ne s’arrêtent pas là. Ils produisent par ailleurs de l’oxygène. On comprend alors pourquoi préserver ces végétaux est important en temps normal et plus que jamais essentiel à l’heure actuelle.
Les limites du projet de reboisement
Malgré les bénéfices évidents de ce plan de repeuplement des forêts, certains spécialistes restent plus mesurés. Des botanistes comme Francis Hallé invitent à prendre en compte la différence entre une plantation d’arbres et une forêt. Cette dernière est en effet un écosystème complexe qui ne se résume pas à une monoculture de telle ou telle espèce. Si reboiser est une chose, imiter la nature dans toute sa complexité et son caractère systémique en est une autre.