Afin de limiter les « inégalités de destin », le secrétaire d’État à la Protection de l’enfance, Adrien Taquet, souhaite mettre en place une « offre 1 000 jours » dès 2020. Il s’agira d’accompagner les parents, dès le 4e mois de grossesse, et pendant les 1 000 premiers jours de la vie de l’enfant, soit, environ jusqu’à ses 2 ans.
Pourquoi une telle offre ?
Emmanuel Macron a fait du sujet des inégalités infantiles sur le territoire, l’un de ses chevaux de bataille. En allant sur le terrain, il a pu constater qu’un manque de vocabulaire se faisait ressentir chez les enfants issus de milieux défavorisés. Cette lacune, observée dès le plus jeune âge ne fait que s’accentuer au fil du temps, engendrant d’autres problématiques, dont le décrochage scolaire.
L’idée est donc de proposer un accompagnement aux familles concernées, afin de délivrer des conseils dans de nombreux domaines.
Que proposera cette « offre 1 000 jours » ?
Conseillé par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik, le chef de l’État a donc décidé de mettre en place des mesures permettant de résorber certaines déficiences et d’apporter des connaissances supplémentaires aux parents.
Le secrétaire d’État propose donc un parcours d’accompagnement dès le 4e mois de grossesse et jusqu’aux 2 ans de l’enfant.
Pour les parents
Le programme prévu permettra de transmettre aux parents diverses informations essentielles, comme :
- des conseils nutritionnels
- des informations de prévention sur les perturbateurs endocriniens
- des informations sur les écrans et les enfants
- l’arrivée du bébé au sein d’un couple
- la naissance d’un prématuré
- la naissance d’un bébé en situation de handicap
- la place du père dans la famille, etc.
D’autres initiatives seraient aussi proposées via une application internet.
Pour les enfants
Le mode de garde des enfants de moins de 3 ans pourrait aussi être repensé, tout comme le fonctionnement des centres de PMI (Protection maternelle et infantile) qui semblent fragiles dans certains départements.
Une enveloppe supplémentaire devrait être votée dans le budget de la Sécurité sociale de 2020. Cela permettrait de soutenir ces structures et de proposer davantage de bilans de santé pour les enfants, ainsi que des visites à domicile.
La mise en place de l’« offre 1 000 jours »
Avant d’appliquer l’« offre 1 000 jours », le secrétaire d’État souhaite la peaufiner sur le terrain dans les prochains mois. Pour cela, il fera appel à des avis scientifiques et s’appuiera sur la consultation de 1 000 parents.
Les acteurs publics et privés seront invités à participer à cette démarche. Adrien Taquet souhaite également que des expériences étrangères puissent venir se mêler à l’expérimentation. Il salue notamment les initiatives finlandaises et tout particulièrement celle de la mise en place de 15 rendez-vous pour les nouveaux parents, comprenant également des visites à domicile afin de détecter d’éventuels problèmes familiaux.