La plus célèbre activiste française de la cause animale a été reçue ce mardi 24 juillet 2018 par le Président de la République qui lui a accordé un entretien d’environ une heure dans son bureau de l’Élysée. Que se sont-ils dit ?
Brigitte Bardot voit dans le Président de la République un interlocuteur « intéressé »
Après les deux lettres ouvertes adressées à la présidence de la république qui étaient restées longtemps sans réponse, Brigitte Bardot, présidente de la fondation du même nom qui lutte contre la maltraitance animale, a finalement obtenu une rencontre avec le président pour s’entretenir avec lui de la cause animale.
« Sa première parole a été “Vous allez m’engueuler” et ma réponse a été “Non, puisque vous ne m’avez encore rien promis” » a-t-elle plaisanté à la sortie de l’Élysée. C’est en effet à cela que devait s’attendre le Président de la République après que l’activiste l’ait fustigé plusieurs fois dans des lettres ouvertes. « Macron n’a aucune compassion pour les animaux et la nature : à Chambord, il vient de féliciter des chasseurs devant leurs gibiers encore chauds ! » s’indignait-elle il y a quelques mois.
L’ancienne actrice semble pourtant s’être radoucie. Même si elle déclare encore : « Je pense que cet homme ne connait pas la souffrance animale », elle a aussi tenu à modérer ses critiques. « Moi qui n’était pas une fervente de Macron, j’ai été très étonnée et très surprise de voir l’attention, le sérieux et la bonne disposition qu’il a eu envers nous ».
« BB » n’était pas seule pour défendre les droits des animaux lors de cet entretien
En effet, l’ambassadrice de la protection animale était accompagnée par l’ex-présidente du MEDEF, Laurence Parisot, connue pour sa position de femme dirigeante d’entreprise, mais qui est aussi une fervente défenseure des droits des animaux.
Elle s’est d’ailleurs plusieurs fois opposée ouvertement dans les médias à des chasseurs, a mené des actions en faveur de la protection des grands singes et déclarait en décembre 2013 : « L’animal est un être sensible, comprenez que c’est un être qui a des sensations de joie, de peine, de tristesse, de peur, d’effroi. Il est donc tout à fait légitime qu’il ait des droits ».
Plusieurs sujets abordés, mais pas de promesses
Brigitte Bardot, 83 ans et toujours aussi engagée, a pu discuter avec le président de la République des formes variées que la cruauté animale peut prendre dans notre pays comme du broyage vivant des poussins mâles, de l’abattage rituel des animaux sans étourdissement préalable ou de la consommation de viande de cheval, qu’elle combat avec acharnement depuis de longues années.
Selon Madame Bardot, Emmanuel Macron s’est dit « favorable » à la fin de l’hippophagie (le fait de manger de la viande de cheval) et aurait déclaré être disposé à rencontrer des représentants religieux « pour voir de quelle façon les choses peuvent évoluer » concernant l’abattage rituel.
« J’ai vu beaucoup de présidents. Le dernier, c’était Sarkozy. Il m’a promis monts et merveilles et n’a rien fait » a déploré l’ex-icône.
Elle s’est estimée satisfaite que le président actuel s’engage à la rencontrer de nouveau en fin d’année « pour faire un point d’étape », seule promesse qu’elle ait obtenue.
Du côté du palais présidentiel, l’entretien a été décrit comme « chaleureux » et le chef de l’État « a rappelé qu’il avait conscience que c’est un sujet de société ».