Annoncée en juillet par Emmanuel Macron, la fin du remboursement systématique des tests de dépistage prendra effet à partir du 15 octobre prochain, a précisé Jean Castex, mercredi 8 septembre. « Les tests PCR et antigéniques ne seront plus systématiquement remboursés par la Sécurité sociale, mais simplement ou seulement sur des critères médicaux », a indiqué le Premier ministre.
138 millions de tests réalisés depuis le début de la crise sanitaire
Car depuis le début de la crise sanitaire, l’exécutif avait décidé d’opter pour un remboursement intégral des tests antigéniques et PCR. Concrètement, cela concerne chaque jour des centaines de milliers de personnes qui se font dépister pour savoir si elles sont infectées ou pour entrer dans un lieu où le pass sanitaire est exigé.
Ainsi, après avoir connu un pic à 5,7 millions de tests lors de la semaine du 9 août en raison de l’extension du pass sanitaire, le rythme s’est ralenti. En effet, 4,6 millions de personnes ont réalisé un test entre le 30 août et le 5 septembre, selon les chiffres du ministère de la Santé. Et en tout, plus de 138 millions de tests ont été effectués depuis mars 2020.
Dans le détail, il y a eu 94 millions de tests PCR, dont 90,7 millions réalisés avec un écouvillon dans le nez, et 44 millions de tests antigéniques.
Et si les Français ne doivent pas sortir d’argent lors du dépistage, ces tests représentent un coût colossal pour l’Assurance Maladie. En 2020, la campagne de dépistage a coûté 2,6 milliards d’euros. Et cette année, alors que le gouvernement tablait sur 4,3 milliards d’euros, les tests pourraient coûter au total entre 5,7 et 6 milliards d’euros, selon Les Échos.
Des tests payants dès le 15 octobre
Le Premier ministre, Jean Castex, a confirmé dimanche 26 septembre que les tests de dépistage deviendront payants dès le 15 octobre. Dans les détails, selon France Info, un test PCR coûtera 44 euros alors que les tests antigéniques seront au prix de 22 euros s'ils sont effectués dans une laboratoire ou 25 euros s'ils sont réalisés en pharmacie (le dimanche, ce sera 30 euros).
Pour rappel, ils ne seront plus remboursés pour les personnes non vaccinées qui souhaitent effectuer un test dit « de confort ». « Les tests continueront d’être remboursés pour raison médicale, soit sans prescription pour les personnes déjà vaccinées, soit sur prescription pour les autres », a-t-il précisé.
Ainsi, une personne vaccinée pourra se faire tester gratuitement et sans prescription pour raison médicale (cas contact, symptômes, etc.). En revanche, les Français qui n'ont pas reçu leurs injections de vaccin seront remboursés lorsqu'ils disposent d'une prescription médicale, mais seront tenus de payer leur test « de confort », soit les tests qui permettent d'obtenir temporairement le pass sanitaire.
En ce qui concerne les mineurs, les tests de dépistage resteront gratuits.
Fin du remboursement des tests de dépistage : des questions sans réponse
Toutefois, des incertitudes demeurent sur cette transition entre le régime du remboursement systématique et le régime d’indemnisation sur critères médicaux. En effet, l’exécutif n’a toujours pas précisé les professionnels de santé autorisés à faire une prescription médicale. Ainsi, les pharmaciens pourront-ils prescrire eux-mêmes les tests avant de les réaliser ou faudra-t-il à chaque fois passer par un médecin ?
Autre question qui reste pour le moment sans réponse : les salariés soumis au pass sanitaire et qui ne sont pas vaccinés devront-ils obligatoirement payer leurs tests ? En effet, le texte de loi ne prévoit pas qu’ils aient des frais à avancer pour pouvoir travailler.
Enfin, la dernière question concerne l’efficacité de cette mesure sur la vaccination. Jusqu’à présent, plus de 46,2 millions de Français ont reçu toutes leurs injections. Cela signifie que 12 millions de personnes éligibles à la vaccination n’ont pas fini leur schéma vaccinal complet, dont moins de 10 millions qui n’ont reçu aucune dose.
Le gouvernement a promis d'apporter des réponses claires à ces questions d’ici le 15 octobre.