En classe ou hors de l’établissement, le harcèlement fait des ravages chez les plus jeunes. Sur ces trois dernières années, près d’un million d’enfants ont souffert de moqueries et d’actes de violence de la part de leur camarade. Après les drames qui se sont déroulés en France, le gouvernement repart au front sur la question du harcèlement scolaire et a décidé de mener « une lutte implacable ». Pour ce faire, un nouveau plan a été élaboré et présenté par la Première ministre, Élisabeth Borne, mercredi 27 septembre. Voici ce qu’il contient.
La formation de coordinateurs harcèlement
« Vous n'êtes pas responsables, ce que vous vivez est inadmissible et insupportable. Nous sommes à vos côtés », a assuré la Première ministre. Pour que les personnels puissent identifier rapidement une situation de harcèlement et prendre en charge la victime, le gouvernement compte mettre l’accent sur la formation. Ils ne seront pas les seuls, puisqu’un stage de détection des risques sera également proposé aux parents volontaires.
Dans chaque école, collège ou lycée, des coordinateurs harcèlement seront nommés et formés pour intervenir auprès des enfants et adolescents. En outre, la sensibilisation au harcèlement scolaire continuera d’être renforcée. 2 heures seront notamment banalisées à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, le 9 novembre, pour libérer la parole et échanger sur le sujet.
Des questionnaires « Détection harcèlement » pour les élèves dès le CE2
Un questionnaire « Détection harcèlement » sera instauré dès la rentrée prochaine. Tous les élèves, du CE2 à la 3e, pourront le compléter de manière anonyme lors de la journée consacrée à la lutte contre le harcèlement. Il comprendra une grille d’auto-évaluation qui « permettra de repérer les cas de harcèlement et d'intervenir rapidement », a précisé Élisabeth Borne.
La création de cours d’empathie
Des cours d’empathie verront le jour au sein du cursus scolaire. « Ils feront partie des savoirs fondamentaux de l'école », a indiqué le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal. Pour leur création, le ministère compte s’inspirer du Danemark. Concrètement, « il y aura chaque semaine des cours d’empathie dans au moins une école pilote par département » dès la rentrée prochaine.
Le 3018, numéro unique contre le harcèlement
Le 3018, numéro actuellement dédié au cyberharcèlement, s’apprête à devenir le numéro unique permettant de signaler un cas de harcèlement scolaire. Entièrement gratuit, il est accessible 7j/7 de 9h à 23h. Anonyme et confidentiel, il offre la possibilité aux victimes comme aux témoins de s’exprimer, demander des informations et trouver des solutions avec l’aide d’un conseiller formé. En outre, le 3018 s’accompagne d’une application mobile. Elle peut assurer le stockage de preuves et met en relation par tchat avec un professionnel.
Pour l’heure, il existe deux numéros dédiés au harcèlement : le 3020 et le 3018. Le premier devrait donc disparaître pour laisser place au numéro unique.
Les harceleurs bannis des réseaux sociaux
Si une situation de cyberharcèlement est identifiée, l’enfant responsable sera banni des réseaux sociaux utilisés pour diffuser les moqueries. Ce bannissement sera prononcé par le juge dès le début du contrôle judiciaire, et non plus après des mois d’enquête. Par ailleurs, le téléphone des harceleurs pourra être confisqué en cas de condamnation.
Au sein des établissements scolaires, ce sera désormais à l’élève harceleur de changer d’école, et non plus à la victime. Le directeur académique pourra en effet demander au maire de radier l’élève de l’établissement et de procéder à son inscription dans une autre école.
Une saisie automatique du procureur après un signalement
Tout signalement d’un cas de harcèlement entraînera la saisine systématique du procureur de la République. Pour ce faire, une plateforme dédiée sera mise en place entre l’Éducation nationale et le ministère de la Justice. Celui-ci mènera ensuite l’enquête et décidera des sanctions applicables aux bourreaux.
Mon soutien Psy : des séances chez un psychologue
L’accès au dispositif « Mon soutien Psy » sera facilité et le nombre de séances remboursées par l’Assurance Maladie devrait augmenter. Pour l’instant, il est possible de bénéficier de 8 séances par un an chez un psychologue. Elles sont intégralement prises en charge, à condition de consulter un psychologue partenaire. La liste est disponible sur le site monsoutienpsy.sante.gouv.fr.
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