En plus d’une immersion dans l’univers du célèbre gaulois, le parc d’attractions situé à Plailly organisait des spectacles avec ses huit dauphins et ses cinq otaries. Selon Nicolas Kremer, directeur général du parc, 50 % des visiteurs assistaient à la représentation dans le Théâtre de Poséidon. Mais à la veille d’un débat au sein de l’Assemblée nationale, le Parc Astérix a annoncé la fermeture définitive du delphinarium.
Une fermeture qui servira d’exemple ?
« Cette décision de fermeture du delphinarium repose sur la volonté du Parc de se concentrer sur son activité historique de parc d’attractions », énonce l’entreprise dans un communiqué. Au cours d’un entretien pour Le Parisien, Nicolas Kremer évoque une décision prise depuis trois ans. « Le Parc Astérix est avant tout un parc d’attractions, pas un parc animalier », précise-t-il.
Cette annonce fait écho au passage devant l’Assemblée nationale d’une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale. Elle mentionne notamment l’interdiction de détention, de reproduction et de participation aux représentations des cétacés. Il faut savoir qu’en France, deux autres établissements (Marineland et Planète Sauvage) possèdent des dauphins en captivité, en plus du Parc Astérix.
En septembre dernier, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, avait défendu le bien-être animal en présentant plusieurs mesures dont la fin de captivité des animaux sauvages dans les cirques, des cétacés dans les delphinariums et la fermeture des élevages de visons. La ministre avait avancé deux échéances pour les delphinariums : une interdiction de posséder des orques captifs dans les deux ans à venir, et entre sept à dix ans pour les dauphins. Les associations espèrent que ces promesses exposées mardi devant l’Assemblée nationale seront tenues.
Quel avenir pour les dauphins du Parc Astérix ?
La fermeture du delphinarium est une victoire en demi-teinte pour les associations de protection des animaux. En effet, les huit dauphins du Parc Astérix ne seront pas réintroduits dans leur milieu naturel. Les cétacés étant nés en captivité, cette solution est inenvisageable. Ils seront donc transférés vers d’autres delphinariums en Europe. D’après Nicolas Kremer, « c’est la solution qui est apparue la meilleure pour leur assurer de bonnes conditions de vie. »
Cependant, le transfert des dauphins fait polémique. L’association C’est assez ! dénonce une décision hâtive, en contradiction avec le bien-être des huit individus. Le transport et l’intégration dans un nouvel environnement avec des congénères inconnus sont des évènements très perturbants pour les dauphins. Depuis lundi, l’association diffuse une pétition exigeant un moratoire sur les delphinariums. En quarante-huit heures, elle a obtenu 60 000 signatures.
Pour 30 millions d’amis, les parcs doivent attendre la création des sanctuaires, mesure comprise dans la proposition de loi, avant de se « débarrasser de leurs pensionnaires ». Plus nuancée, la Fondation Droit animal a pointé du doigt un transfert qui n’est « pas satisfaisant ».