À compter du lundi 16 mars, tous les établissements scolaires du territoire français seront fermés. Cette initiative du président de la République vise à enrayer la propagation du coronavirus. 12 millions d’élèves sont ainsi concernés. Voici ce qu’il en est.
Une fermeture « jusqu’à nouvel ordre »
C’est en direct qu’Emmanuel Macron a souhaité s’adresser aux Français par le biais des chaînes télévisées nationales. Suite aux chiffres constamment croissants de cas de coronavirus en France et après une réunion avec des experts à l’Élysée ce jeudi 12 mars, le chef de l’État a annoncé la fermeture des crèches et de tous les établissements scolaires et universitaires de l’hexagone à compter du lundi 16 mars.
12 millions d’élèves et un peu plus d’un million de salariés de l’Éducation nationale sont concernés par cette mesure de fermeture des 62 000 établissements scolaires français. 74 universités vont également fermer, représentant 1,6 million d’étudiants sans heures de cours dès lundi.
Si la date de fermeture est connue, nul ne sait encore quand la situation reviendra à la normale. En effet, la période d’incubation pour déclarer la maladie serait de 2 semaines. Pour autant, Emmanuel Macron a parlé de fermeture « jusqu’à nouvel ordre ».
Mais « la plus courte possible »
Le ministre de la Santé a de son côté annoncé que cette fermeture serait « la plus courte possible », laissant sous-entendre un délai minimum de 15 jours au micro d’Europe 1. La réouverture pourrait se faire de façon progressive, en fonction des zones.
Olivier Véran a précisé qu’il s’agissait d’un « déchirement de devoir en arriver là », mais que le gouvernement a opté pour « un coup de frein national massif ». C’est pourquoi la fermeture sera effective durant au moins 15 jours « afin de protéger nos hôpitaux ».
De son côté, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a apporté des précisions lors de son point presse quelques minutes après le discours d’Emmanuel Macron : « le retour des élèves dépendra des données épidémiologiques, de la situation de santé qui se constate dans le pays. Bien entendu, je continuerai à faire des points régulièrement (…) Au moment où je vous parle, cela va sans doute jusqu’aux vacances de printemps, qui sont différentes d’une zone à l’autre, c’est-à-dire le début du mois d’avril. Mais c’est prématuré de fixer une date ».
Stopper la propagation du virus
Selon les spécialistes, les enfants déclarent très rarement la maladie ou de façon peu invasive. En revanche, ils la transportent. Ils sont donc l’une des plus grandes sources de propagation du coronavirus sur le territoire, car il leur est difficile de respecter les consignes et gestes barrière indispensables pour s’en prémunir.
Fermer les écoles permettrait donc de limiter la propagation massive du Covid-19. En Europe, l’Italie, la Pologne, la Grèce, le Danemark, etc., ont également imposé la fermeture des établissements scolaires depuis la mi-mars ou début avril.
Qu’en est-il pour les élèves ?
L’enseignement à distance, déjà mis en place dans les clusters (foyers d’incubation), va être étendu à la France entière. « Notre but est qu’aucun élève ne reste sur le bord du chemin dans une période exceptionnelle comme celle-ci » assure Jean-Michel Blanquer. Des modules d’enseignements à distance durant la période de fermeture seront mis en place.
Le ministre de l’Éducation nationale insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de vacances, mais d’un cas de force majeure qui ne doit pas se transformer en une « période durant laquelle les élèves ne peuvent pas travailler ». À ce titre, les enfants ne disposant pas d’équipement informatique (5 % selon les chiffres du ministère) seront aidés. Pour autant, aucun détail supplémentaire n’a été fourni sur ce point.
Le gouvernement procède par étapes, suivant les avis de scientifiques et spécialistes. En ce sens, le maintien du Baccalauréat est toujours d’actualité. « Nous espérons qu’en juin, l’épidémie sera plutôt derrière nous que devant nous ».
Comment s’organiser lorsque l’on est parent ?
Lors de la fermeture partielle des établissements situés dans les clusters, les parents ne pouvant pas télétravailler avaient la possibilité d’obtenir un arrêt de travail sur la durée de fermeture.
Cette nouvelle mesure risque de mettre à mal le système de santé, suite à l’absentéisme des « parents soignants ». En effet, le personnel soignant est essentiellement féminin et ce sont justement les femmes qui posent généralement leurs congés pour garder les enfants.
Emmanuel Macron a annoncé un « système de garde région par région », de façon à ce que le personnel médical puisse maintenir ses fonctions durant le temps de l’épidémie. Les détails de ce dispositif seront communiqués très rapidement. Jean-Michel Blanquer, de son côté, parle d’un « service minimum », dont les modalités ne sont pour l’heure pas encore définies.
Pour tous les autres salariés, le télétravail est donc fortement recommandé. Si ce modèle professionnel ne peut être mis en place, le salarié doit se rapprocher de son employeur afin de faire valoir son cas pour l’obtention d’un arrêt de travail exceptionnel et rémunéré. Un vent de panique souffle déjà dans les foyers afin de trouver la meilleure organisation possible.