Les habitants de la capitale vont-ils crouler de nouveau sous les déchets ? Alors que les poubelles étaient progressivement évacuées des rues, la CGT a annoncé une nouvelle grève reconductible des éboueurs. La date de démarrage a été fixée le 13 avril prochain.
Grève des éboueurs à Paris contre la réforme des retraites
À l’approche de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la CGT appelle les éboueurs à faire grève. Après 3 semaines d’une mobilisation qui a pris fin le 29 mars, la capitale commençait seulement à entrevoir un retour au calme en ce qui concerne la gestion des déchets. Pour les syndicats, il n’est pas question de relâcher la pression face à une réforme « néfaste pour les femmes et les hommes qui ont des métiers pénibles et insalubres », précisent-ils dans un communiqué. En effet, le projet de loi implique le report du départ en retraite des éboueurs de 57 à 59 ans. Pour les égoutiers, il serait repoussé à 54 ans, contre 52 ans aujourd’hui.
Dans ce même communiqué, les syndicats invitent également l’ensemble des personnels « à participer activement et massivement aux journées d’actions intersyndicale et interprofessionnelles des jours à venir et notamment celle du 6 avril 2023 ».
Un préavis de grève illimité à partir du 13 avril
Il s’agit d’un préavis de grève reconductible et indéterminé qui débutera le 13 avril. Cette date n’est pas anodine, puisqu’elle tombe la veille du très attendu verdict du Conseil Constitutionnel. Il doit se prononcer sur la réforme des retraites reportant l'âge légal de départ à 64 ans et sur le projet de référendum d'initiative partagée.
Tous les personnels de la DPE (direction de la propreté et de l'eau) sont appelés à se mobiliser, ce qui comprend notamment les éboueurs, égoutiers et conducteurs. Si le mouvement doit donc démarrer jeudi 13 avril, des opérations sont toujours en cours dans certaines usines d’incinération. À Issy-les-Moulineaux, des barrages filtrants limitent l’accès des camions-bennes au site.
Les éboueurs seront-ils de nouveau réquisitionnés ?
Les éboueurs seront-ils nombreux à faire grève à partir du 13 avril ? La réponse ne sera pas donnée tout de suite, mais pourrait avoir une fois encore de lourdes conséquences sur le quotidien des Franciliens. Pour rappel, jusqu’à 10 000 tonnes de poubelles s’étaient amoncelées dans les rues de la capitale lors de la dernière mobilisation. La situation devenant alarmante pour les habitants, exposés aux nuisances olfactives, la préfecture avait décidé de réquisitionner du personnel.
En premier lieu, le gouvernement avait demandé à la mairie de Paris, engagée du côté des grévistes, d’agir. Face à son refus, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin s’était tourné vers le préfet de police, Laurent Nuñez. D’après le Code général des collectivités territoriales, celui-ci pouvait « par arrêté motivé […] réquisitionner tout bien ou service, requérir toute personne nécessaire au fonctionnement de ce service ou à l’usage de ce bien et prescrire toute mesure utile jusqu’à ce que l’atteinte à l’ordre public ait pris fin ou que les conditions de son maintien soient assurées ». Pour une question de salubrité publique, des éboueurs avaient donc été appelés à reprendre le ramassage des déchets, ce qui pourrait bien se reproduire la semaine prochaine.
Après un cursus dans l'édition, je me suis tournée vers la rédaction par passion. Puis l'envie d'informer et de décrypter l'actualité est venue naturellement. Avec un clavier, toujours entre les mains, j'espère réussir à accompagner du mieux possible les citoyens dans la réalisation de leurs démarches administratives.