Les prix à la pompe n’ont jamais été aussi élevés. Selon le ministère de la Transition écologique, le litre de gazole a atteint, la semaine dernière, en moyenne 1,654 euro. De son côté, le litre d’essence sans-plomb 98 coûte 1,7854 euro et le litre de SP95-E10 affiche 1,6992 euro.
Des prix à la pompe plus haut qu’avant la crise des Gilets jaunes
Et ces prix interpellent, car ils sont plus élevés que les tarifs affichés à l’automne 2018. Notons qu’à cette époque, la hausse des prix à la pompe avait notamment créé le mouvement des Gilets jaunes.
Alors, à quelques semaines de l’élection présidentielle, l’exécutif se penche sur cette problématique. « On travaillera toujours aux moyens de compenser les hausses de prix pour les Français », a ainsi précisé Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, ce dimanche 23 janvier 2022 sur France Inter.
Une baisse de la fiscalité sur les carburants n’est pas envisagée
Mais concrètement, quelles sont les pistes envisagées ? « Il y a juste une (mesure) que j’écarte : baisser la fiscalité sur les carburants. », a expliqué Bruno Le Maire ce lundi 24 janvier 2022 sur France Info. « Je ne pense pas que ce soit la bonne solution, parce que les Français n’en verront pas la couleur. (…) Pour 10 centimes de baisse, ça coûte 5 milliards d’euros et ça fait 5 euros en moins sur le plein », a précisé le ministre de l’Économie.
« On peut envisager des mesures spécifiques sur des personnes qui n’ont pas d’autre choix que de prendre leur véhicule pour aller travailler », a ajouté Bruno Le Maire. Ainsi, selon Le Parisien, l’exécutif pourrait augmenter l’indemnité kilométrique.
D’après le journal, cette mesure pourrait concerner 2,5 millions de personnes qui déclarent dans leur avis d’imposition les frais réels, au lieu de choisir l’abattement de 10 %. Et comme le rapporte le quotidien, cette revalorisation de l’indemnité kilométrique est très simple à mettre en place et n’a pas besoin d’être validée par le Parlement.
La hausse de l’indemnité kilométrique ne concernera pas les ménages les plus modestes
Cependant, une telle mesure présente un inconvénient : elle ne concernerait pas les familles les plus précaires qui ne payent pas d’impôt. C’est pour cette raison que d’autres pistes sont sur la table selon Les Échos.
Le journal économique indique qu’un dispositif similaire à l’indemnité inflation de 100 euros pourrait voir le jour. Toutefois, cette fois-ci, seuls les actifs seraient ciblés. Notons que cette mesure si elle est validée devrait coûter plus cher que la hausse de l’indemnité kilométrique.
Le barème kilométrique va être rehaussé de 10 %
Ce mardi 25 janvier, à l’occasion des questions au gouvernement, Jean Castex a annoncé que le gouvernement allait « répondre à la situation que traversent nos concitoyens les plus exposés par la situation ».
« Il existe un dispositif qui cible précisément ceux qui roulent dans le cadre de leur activité professionnelle. C’est ce que l’on appelle le barème kilométrique qui leur permet de déduire leurs frais de véhicule de leur impôt sur le revenu ou de leurs bénéfices imposables au titre des frais professionnels », a ainsi précisé le Premier ministre.
Avant d’ajouter : « J’ai donc demandé au ministre de l’Économie de modifier dès cette semaine l’arrêté définissant le barème kilométrique. Il sera rehaussé de 10 % afin de mieux tenir compte de la hausse réelle des prix supportés par ces ménages. L’effet sera rapide et direct. »
« Au-delà des bénéfices immédiats, cette revalorisation a vocation à servir de référence et donc potentiellement à se répercuter sur les indemnités kilométriques directement versées par les employeurs à leurs salariés ». Ces indemnités « sont défiscalisées », a rappelé Jean Castex.