La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, s’est exprimée dimanche 25 mars 2018 sur France Inter sur la réforme globale du système de santé français. Parmi les sujets abordés, celui des services d’urgences dans les hôpitaux qui n’ont pas toujours la capacité de traiter rapidement et convenablement toutes les personnes qui s’y présentent, notamment lors des épidémies de grippe. Le point sur les déclarations de la ministre.
Les urgences sont « engorgées parce que la majorité des personnes qui s’y présentent ne devraient pas y être »
C’est ce qu’estime Agnès Buzyn qui a également reconnu qu’« il y a un problème clair au niveau des urgences ».
Selon la ministre de la Santé, la solution réside surtout dans une « réorganisation de la médecine de ville » qui devrait traiter une grande partie des personnes qui se présentent à l’hôpital alors qu’elles n’ont rien à y faire.
« C’est en train d’être traité », a-t-elle ajouté, en expliquant par ailleurs que vu l’ampleur de la réforme qui va être mise en place, des concertations sont encore en cours, qui s’étaleront jusqu’à la mi-mai, afin de pouvoir prévoir au mieux ces transformations de notre système de santé et proposer notamment une réforme des urgences hospitalières.
Une mission sur les « soins non programmés », pour limiter le recours aux urgences, a notamment été confiée au début de l’année au médecin urgentiste et député (LREM) Thomas Mesnier qui rendra son rapport « avant la fin de la semaine prochaine ».
Les services d’urgences ne sont pas tout le temps saturés
Selon l’association Samu-Urgences de France, « plus de 15 000 patients ont passé la nuit sur un brancard des urgences » depuis le début de l’année « faute de lit pour les hospitaliser dans un service ».
Toutefois, les services d’urgences « ne sont pas tendus tous les jours et toutes les semaines », argue la ministre, disant « travailler avec les urgentistes » sur la « flexibilité », c’est-à-dire « la capacité à ouvrir des lits en période d’épidémie, car c’est de ça dont les hôpitaux manquent ».
Elle précise que l’épidémie de grippe « particulièrement grave et particulièrement longue cette année » est une des raisons de « l’engorgement des urgences ». Elle s’est également positionnée en faveur de la vaccination contre la grippe estimant qu’on « ne peut pas s’émouvoir chaque année de l’engorgement des urgences aux mois de décembre-janvier-février et ensuite ne pas se vacciner contre la grippe ».
Le système de santé français « n’est pas si mauvais que ça »
Loin de nier les difficultés rencontrées par les hôpitaux, les urgences ou les Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), Mme Buzyn estime que « notre système de soin, c’est-à-dire notre capacité à traiter les gens aujourd’hui, continue à être un des meilleurs au monde ».
Mais l’organisation actuelle du système de santé « ne peut pas durer, car elle ne répond plus au défi des maladies d’aujourd’hui : c’est un système qui a été créé pour traiter des maladies aigües et nous sommes face à une population vieillissante atteinte de maladies chroniques, donc c’est l’organisation que nous devons changer » a-t-elle ajouté.