Une directive européenne pour un meilleur équilibre entre vie familiale et vie professionnelle est actuellement en discussion au Conseil de l’Union européenne. Les 5 principales organisations syndicales et 51 associations demandent au chef de l’État de soutenir cette directive, qui améliorerait notamment l’indemnisation du congé parental. Qu’en est-il ?
La directive européenne fait l’unanimité
Fait assez rare pour être signalé, les 5 principales organisations syndicales, CFDT, CGT, FO, CTFC, UNSA, se sont alliées pour écrire une lettre ouverte au président de la République pour lui demander de porter la directive européenne vie privée — vie professionnelle qui est actuellement examinée au sein du Conseil européen.
« 51 associations représentant des millions de familles, de personnes en situation de handicap et de personnes âgées vous sollicitent pour la soutenir ».
Une directive jugée cohérente avec les prises de position récente du président de la République
« Vous avez tenu à faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une grande cause nationale (...). Pour mettre les paroles en adéquation avec les actes, nous vous demandons donc de soutenir le projet de directive sur l’équilibre vie privée — vie professionnelle ». C’est en ces mots que se sont adressés les signataires de cette lettre ouverte à Emmanuel Macron, l’invitant à poser des actions pour prouver son engagement.
Cette directive est « déterminante pour garantir l’autonomie économique des femmes, leur égal accès au marché du travail et un autre partage des tâches ». En effet, « la maternité, la parentalité et la charge de personnes dépendantes (sont) un des premiers facteurs discriminants dont souffrent les femmes » durant leur carrière professionnelle, ajoutent-ils.
Que propose la directive européenne vie privée — vie professionnelle ?
Elle propose notamment une meilleure indemnisation du congé parental pour qu’elle égale l’indemnité journalière de maladie, la possibilité de fractionner le congé parental et de le prendre jusqu’aux 12 ans de l’enfant pour faire face aux situations où par exemple le handicap d’un enfant est découvert tardivement (après ses 3 ans).
La directive impose aussi un congé paternité obligatoire de 10 jours à la naissance d’un enfant à l’ensemble des États membres de l’Union européenne.
5 jours de congé rémunéré par an pour s’occuper d’un proche dépendant sont également prévus. Ce qui viendrait compléter les mesures actuellement en application en France, « où le droit français prévoit un congé de 3 mois, renouvelable, dans la limite de toute la carrière », mais non fractionnable et non rémunéré.
Le président de la République souhaite que cette directive soit retravaillée
Dans l’état actuel des choses, le président Macron a fait savoir qu’il était d’accord avec les « principes » de cette directive, mais que « les congés parentaux payés au niveau de l’indemnité maladie journalière, c’est une belle idée qui peut couter très cher et finir par être insoutenable ». « Il faut travailler sur la proposition » de la Commission de Bruxelles et « la France elle-même [va] faire une proposition » a-t-il par ailleurs indiqué.