Dans le cadre de la loi sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, la PreParE (Prestation partagée d’éducation de l’enfant) a vu le jour en 2015. Mais selon une étude de l’OFCE (Observatoire français des conjectures économiques) publiée ce mardi 6 avril 2021, ce dispositif qui devait permettre une augmentation du recours des pères au congé parental est un échec.
0,8 % des pères prennent un congé parental à temps plein
Car le pourcentage des pères qui prennent un congé parental n’a quasiment pas bougé après cette réforme. Il est passé de 0,5 % à 0,8 % pour un congé à temps plein, alors que l’objectif était fixé à 25 %. Dans le même temps, seul 0,9 % des pères d’un enfant optent pour la réduction du temps de travail. Et lorsqu’ils ont deux enfants, ils sont 1,8 % à bénéficier de ce dispositif.
Pour rappel, le congé parental ne doit pas être confondu avec le congé paternité, qui passera à 28 jours en juillet 2021. De son côté, la durée de versement du congé parental varie en fonction du nombre d’enfants à charge. Pour le premier, les deux parents peuvent prendre chacun 6 mois. Et à partir du deuxième enfant, les parents peuvent prendre un congé jusqu’aux trois ans de l’enfant. Toutefois, ils doivent se partager cette période de non-activité professionnelle pour couvrir la totalité de la période.
Quelles sont les raisons de cet échec ?
Alors, comment expliquer cet échec ? Les auteurs de cette étude imputent cet insuccès à la rémunération proposée : 399 euros par mois quel que soit son salaire pour un congé parental à temps plein. Cependant, cela n’explique pas tout.
Selon l’étude de l’OFCE, il existe également un effet « genré ». En effet, les pères qui travaillent déjà à temps partiel ont peu recours à ce dispositif. Ils sont 30 % à bénéficier de la PreParE, contre 75 % des mères qui sont dans la même situation. Pour cette raison, les auteurs écrivent « qu’une meilleure indemnisation du congé parental ne suffirait probablement pas pour accroître le recours des pères ».
Afin d’atteindre davantage de parités, le rapport recommande une « réforme plus ambitieuse », avec une indemnisation qui serait calculée en fonction du salaire, comme c’est le cas en Allemagne. De plus, les auteurs suggèrent une « campagne d’information et de sensibilisation » afin de lutter contre le cliché qui associe uniquement les mères au congé parental.