Dans un communiqué de presse publié le 1er novembre 2020, la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité, Bérangère Abba, a annoncé la mise en place de dérogations pour « des actions de régulation de la faune sauvage ».
Éviter la prolifération des populations de grand gibier
Au sein du communiqué, Bérangère Abba rappelle que les déplacements non essentiels sont proscrits, sauf ceux réalisés dans le cadre d’un « intérêt général » sur dérogation. Elle précise alors que la chasse, qualifiée de « mission de service public » par la Fédération nationale des chasseurs (FNC) après l’annonce du confinement, fait bien exception.
Ainsi, des autorisations seront délivrées aux chasseurs dans le but de réguler « la faune sauvage susceptible d’occasionner des dégâts aux cultures et aux forêts ». Tous les ans, les dommages causés par le gros gibier sur les exploitations agricoles sont indemnisés grâce à un fonds alimenté par les chasseurs. La mise en place de dérogations a alors pour but d’éviter l’explosion du coût des dégâts et la prolifération du gibier responsable.
Les populations de sangliers et de chevreuils sont particulièrement visées et la circulaire prévoit une mobilisation active des chasseurs pour « veiller à ce qu’environ 500 000 sangliers soient prélevés d’ici la fin de l’année ».
Seules les activités de chasse permettant de réguler les espèces à l’origine de dégâts sont donc autorisées. Les chasses de loisir, la chasse à courre ou encore la pratique d’agrainage du gibier demeurent interdites tout au long du confinement.
Des dérogations à l’échelle locale
L’obtention d’une dérogation est possible sur demande de l’autorité administrative. Le ministère de la Transition écologique a adressé aux préfets une circulaire précisant les modalités et règles des actions de régulation de la faune sauvage pendant le confinement.
Les préfets et Commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS) échangeront prochainement « sur les enjeux de régulation du gibier chassable et des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts ou présentant des risques sanitaires ». Ils fixeront également le protocole sanitaire à respecter lors de la chasse. Ensuite, des discussions seront entamées cette fois entre les préfets et Fédérations départementales de la chasse (FDC) pour établir les objectifs de prélèvements.
Des associations de protection de l’environnement ont réagi à cette annonce sur les réseaux. La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) dénoncent ces mesures dérogatoires qui favorisent les chasseurs, alors que le confinement touche toute la population.