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Les eurodéputés votent l'interdiction d'objets jetables en plastique d'ici 2021

La France, au niveau national, a déjà voté en faveur de l’interdiction de certains objets en plastique jetables comme les pailles, les « touillettes » ou encore les cotons-tiges qui seront interdits au 1er janvier 2020. Le projet de directive sur la réduction de l’impact de certains produits plastique sur l’environnement vient d’être voté au Parlement le mercredi 24 octobre 2018. Qu’en est-il ?

Une quantité massive de plastique se retrouve chaque jour dans nos océans, endommageant la faune et la flore. 70 % de ce plastique est constitué d’objets en plastique à usage unique : des couverts en plastiques, des assiettes et gobelets, des pailles, des cotons-tiges… Malgré le puissant lobby des industriels du plastique, une large majorité de députés européens s’est prononcée en faveur du texte interdisant une liste de produits jetables (571 voix pour, 53 contre et 34 abstentions). Un point sur cet évènement.

Un vote historique malgré les pressions des lobbies

« Le Parlement européen est entré dans l’histoire », a déclaré Justine Maillot de Rethink Plastic, une alliance d’ONG qui lutte pour la disparition du plastique. « C’est maintenant aux gouvernements nationaux de garder une ambition haute et de résister à la pression des entreprises », a-t-elle toutefois indiqué.

« Chaque minute, une tonne de plastique est déversée dans nos océans », a précisé l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, qui se réjouit que ce vote ait pu avoir lieu « malgré le lobbying massif des industriels du plastique ».

« Personne ne meurt de boire sa boisson sans paille, mais combien de poissons sont morts à cause de tels objets en plastique », a renchérit Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, l’eurodéputée PS.

La liste des objets interdits allongée et la mention sur la liberté de mettre des emballages sur le marché retirée

L’une des mesures phares de la directive est d’interdire certains produits d’ici 2021 : assiettes, couverts, bâtonnets de coton-tige, pailles ou tiges de ballons gonflables. « Ces produits représentent plus de 70 % des déchets marins », a-t-on rappelé au Parlement.

Les députés européens ont d’ailleurs allongé la liste des objets interdits de la proposition initiale de la Commission en y ajoutant les produits « contenant des plastiques oxodégradables, tels que les sacs et les emballages, et les emballages de fast-food en polystyrène expansé ».

Par ailleurs, l’ONG Zéro Waste attire l’attention sur le fait que les députés ont également retiré de la directive la mention concernant « la liberté de placer sur le marché des emballages » qui était dans l’article 4 du texte et qui limitait grandement la possibilité des pays de lutter efficacement contre la pollution liée aux emballages plastiques, a expliqué l’association.

Moins de mégots, moins de plastique à usage unique

La nouvelle directive européenne encourage aussi la réduction « d’au moins 25 % d’ici 2025 » des emballages de produits alimentaires à usage unique pour les burgers, les sandwichs, les fruits, les légumes, les desserts ou les glaces.

« Les États membres devront proposer des plans nationaux pour encourager l’utilisation de produits adaptés à un usage multiple, ainsi que la réutilisation et le recyclage. » Il est aussi prévu qu’au moins 90 % des bouteilles en plastique soient collectées.

En ce qui concerne les mégots de cigarette à base de plastique, les États membres devront faire payer aux industriels du tabac les frais engendrés par la collecte des mégots, sur le principe « pollueur-payeur ». Des objectifs à moyen terme ont été fixés pour la réduction de l’utilisation des filtres contenant du plastique : 50 % d’ici 2025 et de 80 % d’ici 2030.

Le Parlement et le Conseil devraient entamer leur discussion à propos du texte final courant novembre.