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Peut-on faire du shopping pendant ses heures de travail ?

Un employé peut-il faire son shopping en ligne, pendant ses heures de travail, pour profiter des soldes ? Quelles sanctions risque-t-il ?

Les soldes arrivent et vont sans doute mettre à mal vos bonnes résolutions. Cet évènement addictif happe les plus ambitieux dès le premier mercredi, les autres le samedi suivant. Pour ceux qui sont sur leur lieu de travail, l’attrait de la bonne affaire est trop fort et la connexion se fait en ligne depuis leur poste. Avez-vous le droit de vous connecter à titre personnel sur votre lieu de travail ? Pouvez-vous par exemple effectuer votre shopping en ligne durant vos heures de travail ? L’employeur peut-il vous licencier pour le temps que vous passez sur internet pour vos besoins personnels ?

Acheter sur internet pendant son temps de travail

Acheter sur internet durant son temps de travail constitue une faute qui peut être punie d’une sanction disciplinaire ou d’un licenciement dans les cas les plus graves, par exemple si votre défaillance met en péril des personnes par un défaut de surveillance.

Lorsque salariés et employeurs sont sur leur temps contractuel de travail, ils doivent se conformer aux dispositions édictées par la direction de l’entreprise. Ces dispositions sont regroupées dans le règlement intérieur, un document obligatoire à partir de 20 salariés.

La consultation de sites marchands ou autres sur internet peut contrevenir aux règlements de l’entreprise, voire à la législation et nuire à son bon fonctionnement :

  • Risque d’introduction de virus dans le système de l’entreprise ;
  • Ralentissement du système avec le téléchargement de nombreuses pages, images ;
  • Connexion à des sites qui contreviennent à la législation (produits illicites, mineurs, etc.).

Inversement, vous allez laisser vos données personnelles sur le poste, voire le réseau et nous savons qu’aujourd’hui tout est conservé et exploité par les algorithmes. Vous pouvez, par exemple, à l’occasion de votre prochaine réunion, donner l’occasion à vos collègues de découvrir votre écran tagué de publicités ciblées à la suite de vos achats.

Quelles sanctions ?

Évidemment, comme les jurisprudences le rappellent régulièrement, la faute doit être avérée et la sanction proportionnelle à la gravité des faits. Si l’employé est assidu et efficace sur les missions confiées, qu’il rend en temps et en heure, et qu’il se connecte une fois par mois pour quelques minutes pour faire du shopping en ligne, il sera difficile de justifier un impact négatif sur la productivité de l’entreprise.

Par contre, si son comportement d’internaute relève de l’addiction au détriment de ses missions professionnelles, l’employeur peut, et doit intervenir. D’abord parce que la bonne marche de l’entreprise est en jeu, ensuite par équité vis-à-vis de ses collègues de travail qui compensent sans doute la charge non effectuée et enfin, pour sa propre santé.

La techno-dépendance est une addiction comportementale qui peut devenir compulsive. Elle ne concerne pas que la sphère privée et l’entreprise qui constate un comportement addictif de son employé a des obligations, par exemple en signalant son cas à la médecine du travail.

Mettre en place une charte internet pour lutter contre le shopping en ligne

Dans un premier temps, l’employeur peut aussi se contenter de rappeler les règles internes de l’entreprise, notamment en portant à nouveau à la connaissance du salarié sa charte internet. Si elle n’existe pas, la Chambre de commerce et d’industrie Paris Île-de-France donne des conseils pour sa rédaction. Vous pouvez aussi rappeler à l’employé qu’il dispose d’un temps de pause obligatoire, la pause méridienne durant laquelle il peut combiner ses activités personnelles de restauration, shopping, etc.

La charte internet reste le meilleur moyen préventif à l’égard des collaborateurs de l’entreprise, elle montre que l’employeur se saisit de la question et elle le protège de connexions illicites sur le lieu de travail.

En dernier recours, l’entreprise peut aussi prévoir un système de filtrage quant aux accès internet via le réseau de l’entreprise.