Acheter des bitcoins en bureaux de tabac, l'AMF, l'ACPR et la Banque de France mettent en garde les consommateurs
Dans un communiqué conjoint, l’AMF (Autorité des marchés financiers), la Banque de France et l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) alertent les consommateurs contre « les risques associés à un investissement sur ces actifs spéculatifs, peu adaptés aux profils d’investisseurs particuliers non avertis ». En clair, les gendarmes du secteur de la finance sont très sceptiques sur l’arrivée des cryptomonnaies chez les buralistes.
Des coupons convertibles en Bitcoin à partir du 1er janvier 2019
Ces structures de régulation expliquent « que l’achat/vente et l’investissement en bitcoins s’effectuent à ce jour en dehors de tout marché règlementé ». Le 21 novembre, la Confédération des buralistes avait indiqué que les buralistes allaient commercialiser à partir du 1er janvier prochain des tickets convertibles en bitcoin ou en ethereum, 2 catégories de cryptomonnaies.
L’entreprise Bimedia vend des solutions d’encaissement à 3 000 buralistes, en France, permettant par exemple de commercialiser des produits dématérialisés comme des cartes de paiement ou des recharges de crédit téléphonique. Bimedia a noué un accord avec KeplerK, une entreprise qui propose des cryptomonnaies.
La commercialisation de bitcoins par KeplerK « n’est pas de nature à fournir une quelconque garantie à la clientèle »
Ainsi, les consommateurs pourraient acheter des tickets de 50, 100 ou 250 euros convertibles sur le site KeplerK, en bitcoins ou en ethereum. Le but est de démocratiser le Bitcoin. Kerplerk récupèrera une commission de 7 % sur le montant des coupons dont une dont une petite part, située autour de 1 %, ira dans la poche des buralistes.
Dans leur déclaration écrite, les autorités soulignent que cette plateforme « ne dispose d’aucune autorisation ni agrément par une autorité française ou étrangère » et que la commercialisation de bitcoins par ce moyen « n’est pas de nature à fournir une quelconque garantie à la clientèle ».
« Il existe également des risques de piratage des portefeuilles de bitcoins »
« La dénomination commerciale KeplerK ne doit en outre pas porter à confusion avec des sociétés agrées en France telles que Kepler Cheuvreux ou Kepler capital markets qui n’ont aucun lien avec cette activité », soulignent les autorités. Ces dernières indiquent que le bitcoin est dénommé à tort de « cryptomonnaie », lui préférant l’intitulé d’« actif ».
Le cours du Bitcoin régulièrement en baisse ces derniers mois
« Il s’échange en ligne et n’est matérialisé par aucune pièce ou billet. Il ne bénéficie pas d’un cours légal contrairement aux monnaies émises par les banques centrales. Sa très grande volatilité est avérée et il existe également des risques de piratage des portefeuilles de bitcoins », expliquent les autorités de régulation.
Le cours du bitcoin, principale cryptomonnaie, diminue de manière régulière depuis plusieurs mois. Il se situait à 3 900 dollars environ le 26 novembre, en décembre 2017, le bitcoin était situé au niveau record de 19 000 dollars. Avec la vente de bitcoin, les bureaux de tabac essayent de diversifier leurs sources de revenus.
Communiqué de presse de l’AMF, l’ACPR et la Banque de France