Brexit : le Royaume-Uni obtient 6 mois de plus pour organiser sa sortie de l'UE
Dans la nuit du 10 au 11 avril, les 27 États membres de l’UE ont finalement accordé un délai supplémentaire au Royaume-Uni pour organiser sa sortie de l’UE. La Première ministre Theresa May demandait un report au 30 juin, tandis que le président du Conseil européen, Donald Tusk, proposait un délai de 1 an. Finalement, c’est un report de 6 mois maximum qui a été décidé. Le point sur la situation.
Une sortie brutale sans accord écartée pour le moment
Le pire scénario jusqu’ici envisagé était un Brexit sans accord de sortie, un « no deal ». Cette hypothèse est écartée pour les prochains mois, le Royaume-Uni a désormais jusqu’au 31 octobre prochain pour trouver un terrain d’entente avec l’UE et au sein même du pays.
Theresa May, elle-même favorable à une sortie rapide a toutefois précisé qu’elle allait de nouveau s’adresser à la Chambre des députés britanniques jeudi et continuer de négocier avec l’opposition (parti travailliste) afin d’essayer de trouver un compromis. Elle essaye toujours de rassembler une majorité parlementaire favorable à l’accord de retrait même s’il a déjà été rejeté 3 fois.
« Je persiste à croire que nous devons quitter l’UE avec un accord le plus rapidement possible. L’Union a convenu que l’extension pourrait être résiliée lorsque l’accord de retrait aura été ratifié, ce qui est une demande clé de mes confrères dirigeants. Cela signifie que si nous sommes en mesure de passer un accord dans les trois premières semaines de mai, nous n’aurons pas à prendre part aux élections européennes et nous quitterons officiellement l’UE le samedi 1er juin », a déclaré la Première ministre.
Le Royaume-Uni conserve-t-il son rôle ?
Le report du Brexit permet au Royaume-Uni de conserver « tous ses droits et ses obligations » en tant qu’État membre, a précisé Donald Tusk. Mais dans l’accord de report, il est aussi indiqué que Londres s’engage à agir « de manière constructive et responsable » et de « s’abstenir de toute mesure susceptible de compromettre la réalisation des objectifs de l’Union ».
Pour autant, le Royaume-Uni ne devrait pas désigner de commissaire européen, mais participerait à la nomination du nouveau président de la Commission, le vote ayant lieu à la majorité qualifiée au Conseil.
Les Britanniques vont-ils participer aux élections européennes ?
« Il appartient aux Britanniques de décider d’organiser ou non des élections européennes : s’ils n’en organisent pas, ils quitteront l’Union européenne le 1er juin, sinon ils quitteront le Parlement européen lorsque le Royaume-Uni sortira », explique la secrétaire d’État Amélie de Montchalin.
Cette incertitude quant à la participation du Royaume-Uni inquiète certains de nos élus comme Jean Bizet, le président de la commission des Affaires européennes : « Pourquoi et comment contrôler la sincérité et l’attitude des 73 parlementaires britanniques présents à nouveau demain au Parlement européen, à une période critique où il faudra voter le nouveau cadre financier pluriannuel et la nouvelle composition de la Commission européenne et son président », a-t-il demandé en séance.
Jean-Yves le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères compte sur les « garanties » promises par le Royaume-Uni : « Les Britanniques s’engagent au devoir de coopération loyale et à ce que les vingt-sept puissent se réunir à 27 pour préparer les dossiers qui viendront après leur sortie de l’Union européenne », explique-t-il.
Les États membres se réuniront de nouveau en juin pour faire un « point d’étape » et vérifier que les engagements pris par Londres sont respectés.