Compte Personnel de Formation : Les changements à prévoir pour le CPF
Le CPF (Compte personnel de formation) est un droit universel visant à cumuler des heures de formation en travaillant. D’ici 2020, le CPF va subir quelques modifications, afin de le rendre plus accessible et fonctionnel. Explications.
Un dispositif qui peine à se démocratiser
Créé depuis 4 ans, le CPF ne rencontre pas le succès escompté. En effet, sur les potentiels 33 millions de comptes personnels de formation, seuls 7,8 millions ont été créés. C’est pour cette raison que la ministre du Travail a décidé de faire évoluer les choses, afin de rendre le CPF plus attractif.
Depuis le 1er janvier 2019, le CPF n’est donc plus alimenté en heures, mais en euros.
Utiliser son droit à la formation sans limite de temps
Alors que la première publication de loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » prévoyait de réduire les comptes personnels de formation non utilisés par les titulaires, la ministre du Travail a revu sa copie.
En effet, un an après la publication de la première version du texte, Muriel Pénicaud fait marche arrière et propose que les actifs conservent leurs droits à la formation au-delà de 2020.
Pour cela, chaque salarié ou demandeur d’emploi doit se connecter sur le site dédié avant le 31 décembre 2020, en vue de créer un compte. En quelques minutes, il sera alors possible de visualiser le montant des droits acquis et de pouvoir convertir les heures de formation en euros.
Quels sont les autres changements attendus pour le CPF ?
Un nouveau CPF en euros et plafonné
Muriel Pénicaud appuiera cette mesure lors du conseil des ministres le 21 août prochain. Les actifs pourront alors conserver leurs droits à la formation cumulés depuis 2004. Les heures cumulées seront transformées en euros, sur la base de 15 euros de l’heure. Ils pourront être utilisés à n’importe quel moment et sans limite dans le temps.
Dès 2020, le CPF sera crédité de 500 euros (ou 800 pour les actifs peu qualifiés ou reconnus travailleurs handicapés). Tous les actifs bénéficieront alors des mêmes droits, que ceux-ci travaillent à mi-temps ou en temps complet.
Toutefois, le CPF sera plafonné à 5 000 euros (8 000 pour les travailleurs peu qualifiés ou reconnus handicapés). En d’autres termes, si au bout de 10 ans, la somme allouée aux formations n’a pas été utilisée, le CPF cessera d’être alimenté.
Une formation tous les cinq ans sans aval de l’employeur
D’après la Caisse des Dépôts, une formation coûte en moyenne quelque 2 400 euros. En d’autres termes, il faut environ 5 ans pour cumuler cette somme. Ce qui signifie qu’une formation peut être suivie tous les 5 ans pour une remise à niveau sur le poste occupé (informatique, langue, techniques novatrices, etc.).
Autre nouveauté, l’aval de l’employeur ne sera plus de rigueur. Chaque actif aura la liberté de se former sur son temps personnel, sans avoir à rendre de compte à son entreprise.
Un nouveau site internet et une application bientôt en place
Dès novembre 2019, un nouveau site internet dédié sera mis en ligne. Plus clair, il aura pour but de guider les actifs dans la recherche de leurs formations. De plus, une application disponible sur iOS et Android sera également lancée dans le même temps.
Ces deux outils permettront aux actifs de choisir parmi les 3 000 formations déjà proposées sur le site et de connaître le montant disponible sur leur CPF. De plus, il sera possible de réaliser toutes les démarches via l’application : du choix de la formation, au paiement de celle-ci, directement en ligne. De même, si le montant disponible n’est pas suffisant, l’actif pourra compléter la somme avec sa carte bleue.
Les ambitions du gouvernement sont grandes. En effet, l’application se voit devenir une véritable plateforme numérique de formations, avec la possibilité pour chaque actif de donner une note à la formation suivie. Cela pourra ainsi donner des informations précieuses pour les futurs participants et pour les organismes organisateurs.