Contrôle technique 2019 : nouvelles normes antipollutions à compter du 1er janvier
Le 20 mai 2018 a été mis en place un nouveau contrôle technique automobile comprenant plus de points de contrôle. Une nouvelle version de cette inspection est prévue pour janvier 2019, qui sera plus sévère en matière de lutte contre la pollution. Qu’en est-il ?
Une analyse plus complète de l’opacité des émissions de polluants dès janvier 2019
Les contrôles antipollutions actuels ne tiennent compte que de la globalité des émissions de gaz d’échappement et de monoxyde de carbone. Les valeurs plafonds d’opacité des fumées des gasoils en vigueur actuellement sont assez laxistes en comparaison de ce qui se fait déjà dans certains pays européens, par exemple en Suisse, où le niveau des émissions polluantes est pris très au sérieux.
En France, peu de véhicules sont pour le moment « recalés » du contrôle technique pour cause de rejets de gaz d’échappement trop importants. Mais à partir du 1er janvier 2019, cela pourrait changer avec l’instauration d’un nouveau test d’opacité, plus sévère avec les fumées des gazoles et de plusieurs polluants libérés par les moteurs à essence. Les normes antipollutions à appliquer par les centres de contrôles seront plus strictes.
Puis, en 2022, 5 gaz d’échappement seront passés au crible : le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde de carbone (CO2), les hydrocarbures imbrulés (HC), les particules fines et les oxydes d’azote (NOx).
Les véhicules diesel ne seront plus « avantagés »
La FNAA (Fédération Nationale des Artisans de l’Automobile) a longtemps dénoncé les avantages du diesel par rapport à l’essence en ce qui concerne les contrôles antipollutions. En effet, jusqu’à présent, un test d’opacité des émissions plutôt léger n’engendrait que 2 % de véhicules recalés pour les véhicules diesel. Pourtant, la FNAA estime que 70 % de ces véhicules sont trop polluants.
« Ces nouveaux contrôles antipollutions vont faire mal, notamment pour les propriétaires de diesel qui ont retiré leur filtre à particules ou pour ceux qui possèdent un modèle de 2007 qui n’a roulé qu’en ville, mais on ne peut quand même pas laisser circuler des voitures qui n’ont pas été entretenues et qui ne respectent pas les normes » prévient Pierre Chasseray, le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes.
« Tous les véhicules, notamment les diesels euro 3, ne passeront pas les contrôles et ne seront peut-être pas réparables, car leur technologie ancienne ne permet pas de respecter les émissions de pollution actuelles », estime quant à lui, un spécialiste du contrôle technique.
Pas d’inquiétude pour les véhicules diesel récents
Selon les calculs du magazine l’Argus, cette mesure pourrait « obliger 15 % des véhicules roulant au gazole à passer une contrevisite ». La chasse aux gros pollueurs est ouverte, gare aux propriétaires de véhicules hors d’âge et mal entretenus.
Pour les centres de contrôle technique, les nouveaux contrôles antipollutions vont nécessiter environ 25 000 euros d’investissement, qui se répercutent déjà sur les automobilistes par la hausse des tarifs des inspections.
Toutefois, le président de l’association des diésélistes de France se veut rassurant : « Ces diagnostics permettent de voir où en est le véhicule et de procéder éventuellement à des opérations de décalaminage ou à des réparations. Mais un propriétaire de diesel qui prend régulièrement la route, ne fait pas de trop de ville et a correctement révisé son véhicule ne devrait pas avoir de problème. »