Des voitures radar dans 3 nouvelles régions en 2020
Déjà mise en place à titre d’expérimentation en Normandie, l’entreprise Mobiom est en charge de conduire les 26 véhicules banalisés depuis mai 2018. À compter du mois de janvier 2020, la circulation des voitures privées dotées de radars embarqués va être déployée en Bretagne, dans les Pays de la Loire et le Centre-Val de Loire. Faisons le point.
Vers une privatisation des voitures radars
Les premiers véhicules radars ont circulé sur les routes françaises en 2013. Ils étaient pilotés par des forces de l’ordre assermentées. Mais depuis peu, l’idée de privatiser ces véhicules a été soumise par le gouvernement.
Une telle mesure aurait donc un double impact :
- libérer du temps aux forces de l’ordre pour mener à bien d’autres tâches
- optimiser au mieux le temps d’usage des voitures radar
Autrement dit, les véhicules privés équipés de radars embarqués circuleront 24/24 h et 7/7 j, sur des plages horaires de 6 à 7 heures quotidiennes non définies et ce, sur des portions de circulation déterminées au préalable par l’État.
À noter que ni le conducteur ni l’entreprise privée n’auront accès aux données enregistrées par le radar. Le conducteur est seul dans son véhicule, il n’a plus besoin de copilote puisque le radar est totalement automatisé.
Bilan mitigé en Normandie
Sur les routes depuis mai 2018, les voitures radars privées étaient en phase d’essai. Après cinq mois, elles avaient parcouru près de 40 000 km et généré 1 900 € d’amendes. Mais dès le premier trimestre 2019, les tournées ont augmenté pour arriver au nombre de 800. Pas moins de 200 000 km ont été parcourus et 12 000 excès de vitesse ont alors pu être verbalisés. Ces véhicules ont eu un rendement supérieur de 30 % d’infractions de plus de 20 km/h par rapport aux radars fixes annoncés par un panneau. Toutefois, le bilan reste très mitigé, car en dessous des prévisions de l’Élysée.
L’objectif du ministère de l’Intérieur pour l’été 2019 est de pouvoir réaliser 200 000 km de tournées sur un seul mois, cela afin de lutter contre les grands excès de vitesse. Bien que peu concluant, l’État a souhaité poursuivre l’expérimentation de la circulation des véhicules banalisés privés dans d’autres régions.
Une mise en place étendue à 3 régions
La Bretagne, les Pays de la Loire et le Centre-Val de Loire seront les 3 nouvelles régions pilotes. Dès janvier 2020, elles verront respectivement 19, 20 et 21 véhicules privés équipés de radars automatiques sur leurs routes.
Pour l’heure, un appel d’offres est en phase d’être lancé afin de choisir les prestataires. Une entreprise par région sera alors sélectionnée pour conduire les véhicules.
Une rémunération au kilomètre parcouru
La rémunération perçue par les sociétés soulevait un certain nombre de questions auprès d’associations de défenseurs des automobilistes. Déjà très mécontents par les diverses mesures annoncées par le gouvernement (hausse du carburant, etc.), les conducteurs accueillent très mal cette nouvelle mesure. De plus, la question de la rémunération n’étant pas très claire, beaucoup avaient peur que les entreprises privées soient motivées par un gain au flash.
Le gouvernement a écarté cette éventualité et certifie une rémunération au kilomètre parcouru. L’Élysée va donner un nombre de kilomètres à effectuer à chacune des entreprises. Si celui-ci n’est pas atteint, la rémunération sera dévalorisée en fonction. En revanche, si les entreprises exercent un excès de zèle et dépassent le quota fixé par l’État, elles se verront sanctionnées par une amende.
D’après les sources du Parisien, les conducteurs recrutés en CDI seraient rémunérés 22 000 € bruts par an pour rouler sur les portions les plus dangereuses des régions concernées.