La cigarette électronique nocive pour la santé selon l'OMS
On pensait la cigarette électronique bien moins nocive que la cigarette traditionnelle. De nouvelles études montrent qu'elle n’est pas vraiment efficace pour arrêter de fumer. Parallèlement, l’OMS alerte sur les dangers de la cigarette électronique et appelle les gouvernements à l’interdire ou à réglementer son utilisation.
Le liquide pour e-cigarette montré du doigt
Lorsque l’on « vapote », il est nécessaire de verser du liquide dans sa cigarette électronique. En appuyant sur le bouton, celui-ci est chauffé à haute température puis se transforme en vapeur qui est ensuite inhalée par le vapoteur.
Le problème c’est que l’« on ne connaît pas leur composition dans le détail, on ne sait pas ce que les gens inhalent : il y a trop de références disponibles sur le marché et pas de normes », a expliqué à l’AFP le Pr Loïc Josseran, le président de l’Alliance contre le tabac.
Les liquides contiennent souvent de la nicotine, une substance fortement addictive qui pourrait avoir des effets dangereux sur le cerveau.
Pas de goudron, mais d’autres substances toxiques
En outre, même si les liquides pour e-cigarette ne contiennent normalement ni goudron (cancérigène) ni monoxyde de carbone (facteur de maladies cardiovasculaires), des particules fines pénètrent dans l’organisme par le biais de la vapeur inhalée.
Ils contiendraient de « nombreuses substances potentiellement toxiques », selon un rapport des Académies américaines des sciences, datant de 2018, comme du nickel ou du plomb. « On a déjà retrouvé de l’antigel dans des e-liquides », a déclaré le Pr Josseran sur France Info.
Le propylène glycol ou certains arômes — autorisés dans les produits alimentaires — contenus dans les e-liquides pourraient être liés à des maladies pulmonaires et les études sur leurs effets à long terme lorsqu’ils sont chauffés puis inhalés sont insuffisantes.
Les autorités de santé pas toujours d’accord
« Même s’il est difficile de quantifier précisément la toxicité à long terme de la cigarette électronique, celle-ci est à l’évidence infiniment moindre que celle de la cigarette traditionnelle », pouvait-on lire dans un rapport de l’Académie de médecine française en 2015.
Dans son rapport de 2014, l’OMS émettait déjà plus de réserves : « les SEAN (système électronique d’administration de nicotine) sont probablement moins toxiques que les cigarettes, mais il n’y a pas assez de preuves pour quantifier le niveau précis de risque », estimaient les spécialistes.
En juillet 2019, elle durcit sa position quant aux dangers de la cigarette électronique : « Si vous ne l’interdisez pas, régulez-la, ne la laissez pas circuler librement parce que les jeunes vont l’utiliser » a déclaré le Dr Vanayak Prasad, l’un des responsables de l’unité de contrôle du tabac de l’OMS lors d’une conférence de presse.