La vente des voitures neuves à essence et diesel interdite dès 2035 ?

Même si la mesure était connue depuis plusieurs mois, c’est une véritable révolution dans le secteur automobile. Ce mardi 14 février, les parlementaires européens ont approuvé l’accord conclu avec le Conseil européen sur la neutralité carbone pour les véhicules utilitaires légers et voitures particulières en 2035 (340 voix pour, 279 contre et 21 abstentions). Notons toutefois que cette nouvelle règlementation devra être approuvée par le Conseil européen avant d’être publiée au Journal officiel pour entrer en vigueur.

Fin des moteurs thermiques en 2035 : le texte prévoit des dérogations

Concrètement, le texte fixe l’objectif de réduire de 100 % les émissions de CO2 produites par les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers neufs en 2035. Par conséquent, à partir de cette date, il ne sera plus possible d’acheter une voiture ou une camionnette neuve diesel, à essence ou hybride avec un moteur thermique. Seuls les véhicules 100 % électriques, fonctionnant à l’hydrogène ou permettant de supprimer toutes les émissions de gaz à effet de serre comme les motorisations e-carburants pourront continuer à être commercialisés.

Cependant, une dérogation sera mise en place jusqu’au 1er janvier 2036 pour les constructeurs qui vendent chaque année entre 1 000 et 10 000 voitures particulières ou entre 1 000 et 2 000 véhicules utilitaires légers. Cela concerne notamment les marques de luxe. Enfin, les constructeurs qui représentent moins de 1 000 véhicules neufs immatriculés seront également exemptés de cette interdiction.

Bon à savoir : cette mesure ne concerne pas les véhicules d’occasion.

Quel impact sur l’emploi ?

Mais cette suppression des voitures thermiques en 2035 n’a pas fait l’unanimité au sein des parlementaires européens. D’ailleurs, elle pose plusieurs questions. La première incertitude étant l’impact sur l’emploi, alors que ce secteur emploie plus de 12 millions d’Européens.

Il faut maintenir le « niveau d’emploi dans le secteur automobile au sein de l’Union européenne », a rappelé le Parlement européen dans une annexe au texte avant d’ajouter qu’une « attention particulière » sera accordée sur « l’incidence sur les micro-entreprises et les PME ». Et le cas échéant, « un soutien financier » pourrait être envisagé.

Quid du prix des voitures neuves ?

De même, alors que les véhicules électriques sont actuellement plus chers que leurs équivalents thermiques, la question du prix de vente se pose. Ajoutons à cela les dépenses énergétiques, liées à la recharge des véhicules, qui ont flambé ces derniers mois et certains particuliers pourraient avoir des difficultés à acheter une nouvelle voiture. « La transition » ne doit laisser « personne au bord du chemin », indique le Parlement européen dans son annexe.

Par conséquent, la Commission européenne devra soumettre un rapport au Parlement et au Conseil au plus tard au 31 décembre 2025, puis tous les 2 ans, afin d’examiner tous les facteurs qui permettent d'aller vers la « voie de la neutralité climatique », dont les incidences « sur les consommateurs, en particulier sur les ménages à revenus faibles ou moyens, y compris sur les prix de l'électricité ».

À titre d’exemple, la France a mis en place un crédit d’impôt sur l’installation de borne de recharge ou des aides financières permettant sous certaines conditions de réduire le prix d’achat d’un véhicule électrique. Nul doute que ces dispositifs d’aides devraient donc continuer à perdurer, à moins qu’ils soient remplacés par de nouveaux coups de pouce.