Le cadre du grand débat national précisé par Emmanuel Macron
Dans sa lettre adressée aux Français, publiée par anticipation dans la soirée du dimanche 13 janvier 2019, Emmanuel Macron pose les objectifs du grand débat national, une concertation des citoyens sur plusieurs grands sujets de société. Le point dans cet article.
« Ni un référendum ni une élection »
Le président de la République s’est montré très clair sur ce point : le grand débat national, même s’il est une façon inédite de consulter la population sur des sujets qui concernent tous les citoyens, ne sera pas un référendum d’initiative citoyenne comme le réclame les gilets jaunes depuis décembre.
Il n’aura donc pas vocation, ni le pouvoir de réformer les institutions ou de prendre unilatéralement des décisions auxquelles l’exécutif devrait se plier.
« Ce débat est une initiative inédite dont j’ai la ferme volonté de tirer toutes les conclusions. Ce n’est ni une élection ni un référendum. C’est votre expression personnelle, correspondant à votre histoire, à vos opinions, à vos priorités, qui est ici requise, sans distinction d’âge ni de condition sociale », a écrit le président de la République.
Le chef de l’État annoncera des mesures concrètes à la suite du débat national
« C’est, je crois, un grand pas en avant pour notre République que de consulter ainsi ses citoyens. Pour garantir votre liberté de parole, je veux que cette consultation soit organisée en toute indépendance, et soit encadrée par toutes les garanties de loyauté et de transparence. C’est ainsi que j’entends transformer avec vous les colères en solutions. Vos propositions permettront donc de bâtir un nouveau contrat pour la Nation, de structurer l’action du Gouvernement et du Parlement, mais aussi les positions de la France au niveau européen et international. Je vous en rendrai compte directement dans le mois qui suivra la fin du débat ».
Comme cela avait déjà été annoncé, le président maintient son engagement à tenir compte de l’avis des citoyens qui participeront aux débats organisés un peu partout en France et devrait annoncer des mesures concrètes autour de la mi-avril 2019.
Le Premier ministre Édouard Philippe devrait très prochainement en dire davantage sur les modalités d’organisation des débats ainsi que sur l’organisme ou les personnes qui garantiront la transparence et la remontée des propositions émanant des citoyens au plus haut niveau de l’État.
Les sujets abordés dans les débats seront encadrés
Certaines voix se sont récemment élevées pour dénoncer le fait que tous les sujets ne seront pas abordés dans ces débats. En effet, les membres du gouvernement se sont tous exprimés en faveur d’un certain cadre, afin que des avancées sociétales comme le droit à l’IVG, l’abolition de la peine de mort ou le mariage pour tous ne puissent pas être remis en question. Pourtant, le chef de l’État estime que pour lui « il n’y a pas de questions interdites ».
« Nous ne serons pas d’accord sur tout, c’est normal, c’est la démocratie. Mais au moins montrerons-nous que nous sommes un peuple qui n’a pas peur de parler, d’échanger, de débattre », a-t-il assuré.
Mais il a également précisé les 4 grands sujets qui seront discutés entre janvier et mars.
« Ce débat devra répondre à des questions essentielles qui ont émergé ces dernières semaines. C’est pourquoi, avec le Gouvernement, nous avons retenu quatre grands thèmes qui couvrent beaucoup des grands enjeux de la nation : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’État et des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté ».
Il a ensuite d’ores et déjà avancé une liste d’une trentaine de questions pour ouvrir les débats qui touchent à ces 4 thèmes comme « Comment finance-t-on la transition écologique : par l’impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité ? », « Comment l’État et les collectivités locales peuvent-ils s’améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté et que proposez-vous ? », « Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace ? Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité ? » ou encore « Faut-il reconnaître le vote blanc ? Faut-il rendre le vote obligatoire ? »
Retrouvez l’intégralité des questions qui seront posées aux Français dans la lettre du président de la République.
Des déplacements prévus un peu partout en France
Emmanuel Macron ira à la rencontre des Français en province dans les semaines à venir ; il commencera par assister à un premier débat mardi 15 janvier avec des maires à Grand-Bourgtheroulde dans l’Eure, puis il devrait se rendre à Souillac dans le Lot vendredi 18 où un débat est également prévu.