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Le TAPAJ pour éviter l'errance des jeunes

Le dispositif TAPAJ est placé au cœur du programme de la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, afin de prévenir et réduire la délinquance. En quoi consiste-t-il ?
Sommaire

Dans le cadre de la lutte contre la précarité, TAPAJ, qui signifie Travail alternatif payé à la journée, est un dispositif d’insertion à destination des jeunes dans le besoin. Initié au Québec, il arrive à Bordeaux en 2012 pour être expérimenté, avant de gagner toute la France. Depuis, il a notamment convaincu le gouvernement, qui envisage de l’utiliser à bon escient pour éviter l’errance des jeunes et les empêcher de succomber à leurs addictions.

Le TAPAJ pour éviter l’errance des jeunes

Les ambitions du dispositif

TAPAJ est un programme à destination des jeunes de 18 à 25 ans ne touchant pas le RSA (Revenu de solidarité active). Il leur permet d’effectuer de petits travaux, qui ne nécessitent pas de compétences particulières, sur une journée et de percevoir une rémunération. Aucun engagement de leur part n’est demandé, ni par écrit, ni à l’oral, les encourageant à en bénéficier quand ils le souhaitent.

L’ambition première de TAPAJ, depuis sa création au Québec, est la lutte contre la précarité des jeunes. En France, le projet prend de l’ampleur avec le partenariat de la Fédération Addiction et de MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) avec une nouvelle dimension. L’objectif est alors de favoriser l’accès à l’emploi et aux soins, afin de réduire la délinquance et empêcher la consommation de drogues, ainsi que le trafic de stupéfiants.

Les jeunes visés par le dispositif sont en situation de grande précarité, vivant de la mendicité par exemple, en rupture familiale, victimes d’exclusion, et consommateurs de substances psychoactives. Pour parvenir à concrétiser les diverses ambitions, TAPAJ dispose du soutien du gouvernement, qui se caractérise par une reconnaissance politique et l’attribution d’un budget de 7 millions d’euros en 2018 pour quatre ans.

Le déroulement d'un TAPAJ

Depuis son déploiement à l’échelle nationale, TAPAJ a constitué un réseau entre des structures médico-sociales, des associations et des entreprises grâce auquel l’insertion des jeunes est possible. Le dispositif consiste en 3 phases distinctes : la prise de contact, la prise en charge et l’accompagnement.

Lors de la première étape, les jeunes sont approchés par des éducateurs, directement dans la rue, ou par des professionnels dans les centres de soin, puis inscrits à un TAPAJ. Ils ont alors la possibilité de réaliser un chantier de 4 heures par semaine en groupe. Plusieurs types de chantiers sont envisageables : peinture, entretien de locaux ou d’espaces verts. À la fin de la journée, un chèque de 40 euros, correspondant donc à un salaire de 10 euros de l’heure, est distribué aux participants du TAPAJ pour leur travail.

La prise en charge peut être plus longue avec l’attribution de contrats allant jusqu’à 3 jours consécutifs. Par ailleurs, l’accompagnement des jeunes s’étend généralement au-delà de la mission ponctuelle, avec la réalisation régulière de nombreux chantiers et la construction d’un projet sur le long terme.