Les lunettes coûtent trop cher : des écarts de tarif « faramineux » existent entre les opticiens
La France est le pays riche où le « budget lunettes » est le plus conséquent. Une étude UFC Que Choisir confirme non seulement leur prix très élevé, mais qu’il existe également de grandes disparités dans les tarifs observés chez différents opticiens. L’occasion grâce à l’analyse de cette étude de faire un point sur le marché et des dispositions législatives en matière de remboursement pour l’optique.
Le budget lunettes moyen révélé dans l’étude est le plus élevé des pays riches
L’étude menée par UFC que Choisir sur 215 000 devis optiques, obtenus auprès de 34 organismes de complémentaire santé différents, entre 2016 et 2017, révèle que les prix de verres similaires avec la même correction peuvent varier du simple au double. Par exemple, les verres simples pour enfants, dont le prix peut varier de 126 à 257 euros sans les montures, et de verres progressifs haut de gamme adulte dont le tarif varie entre 399 à 711 euros.
L’arrivée de chaines d’opticiens réputées « low-cost » ou l’essor des ventes sur internet n’a pas vraiment changé la donne sur le marché et les Français dépensent toujours en moyenne « 316 euros pour une monture avec des verres simples et 613 euros pour une monture et des verres progressifs » précise l’association de consommateurs.
« 90 % des consommateurs » n’obtiennent pas 100 % de prise en charge
Une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron était d’arriver à un reste à charge zéro pour les lunettes, les prothèses auditives et les prothèses dentaires qui sont très mal remboursées par la Sécurité sociale. Le gouvernement a ensuite précisé que tous les produits appartenant à ces catégories ne seraient pas 100 % remboursés, mais qu'il y aurait plutôt des « paniers de soins », projet sur lequel il travaille en collaboration avec les complémentaires santé, les fabricants et la Sécu.
Sur le sujet, l’association UFC Que Choisir trouve l’idée « naturellement louable », mais ajoute qu’elle « ne doit pas pour autant conduire à une augmentation des primes de complémentaire santé, déjà en hausse de 43 % depuis 2006 », et compte sur des produits pris en charge à 100 % « de qualité », « sans quoi la mesure serait vidée de son sens ».
L’association déplore également le report d’un an de la mise en place du « devis normalisé » qui devrait permettre une vraie concurrence sur le marché.