Les tests d'angine en pharmacie remboursés à partir de 2020
Le gouvernement encourage le recours au test d’angine afin d’éviter une surconsommation d’antibiotiques qui coutent cher à la sécurité sociale et, plus grave encore, rend la population résistante aux bactéries, ce qui devient un vrai problème de santé publique.
Les tests que l’on peut effectuer pour l’instant dans certaines pharmacies coutent une dizaine d’euros et permettent de déterminer l’origine de l’angine. Ils seront disponibles dans toutes les pharmacies et remboursés à partir de janvier 2020. Le point dans cet article.
Angine virale ou angine d’origine bactérienne ?
Les médecins généralistes sont déjà en possession de tests TROD (Tests rapides d’orientation diagnostique) qui permettent de déterminer l’origine des angines en quelques minutes, mais seulement 40 % d’entre eux les utilisent régulièrement. Ces tests permettent pourtant d’obtenir un résultat rapide et d’éviter au praticien de prescrire des antibiotiques si l’angine est d’origine virale.
Le gouvernement vient d’annoncer que « d’ici le 1er janvier 2020, les tests TROD angine seront réalisables par les pharmaciens », après une phase de « concertation avec les professionnels de santé » durant l’année en cours.
Une expérimentation a déjà lieu dans 600 pharmacies, où les tests sont actuellement vendus au prix de 10 euros.
Ces tests seront disponibles dans toutes les pharmacies et remboursés à partir du 1er janvier 2020.
Comment se déroule un test d’angine en pharmacie ?
Ce test ne prend que quelques secondes.
- Le pharmacien accompagne son client dans un espace de confidentialité
- Un prélèvement est effectué dans sa gorge à l’aide d’un grand coton-tige qui est ensuite mis en contact avec des liquides réactifs.
- Le résultat apparait en 5 à 10 minutes : un trait pour une angine virale, deux traits pour une angine bactérienne. Dans le second cas, le pharmacien envoie son client chez son médecin généraliste pour qu’il se fasse prescrire des antibiotiques.
Limiter les dépenses de santé inutiles et lutter contre l’antibiorésistance
Ces prescriptions d’antibiotiques inutiles ont un cout pour la collectivité. La Cour des comptes estimait récemment que si les Français consommaient moins d’antibiotiques, 400 millions d’euros par an pourraient être économisés.
Mais ce qui inquiète particulièrement les autorités sanitaires, c’est le problème de l’antibiorésistance. Selon l’Inserm, « l’utilisation massive et répétée [d’antibiotiques], que ce soit en ville ou à l’hôpital, a conduit à l’apparition de bactéries résistantes à ces médicaments ». L’institut précise qu’environ « 25 000 personnes par an meurent d’infections dues à des bactéries résistantes en Europe ».
L’antibiorésistance est encore rare en France, mais « en augmentation constante ». Certaines bactéries sont devenues résistantes à plusieurs antibiotiques, et dans certains cas, les médecins se retrouvent même dans l’impossibilité de proposer un traitement qui fonctionne si les souches sont devenues toto résistantes (résistantes à tous les antibiotiques disponibles). D’où la nécessité de ne prendre des antibiotiques que lorsqu’ils sont utiles et nécessaires.