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Loi biodiversité : interdiction des microbilles au 1er janvier 2018, des cotons-tiges en 2020

En application de la loi sur la biodiversité votée en 2016, les produits contenant des microbilles de plastique viennent d’être interdits à la vente. Les cotons-tiges seront eux aussi interdits en 2020. Pourquoi ces interdictions ? Quels sont les produits d’hygiène qui polluent le plus et leurs alternatives ?
Sommaire

En matière d’hygiène corporelle, certains changements s’imposent cette année. Afin de respecter les exigences de la loi sur la biodiversité du 20 juillet 2016, les produits cosmétiques rincés contenant des microbilles viennent d’être interdits à la vente et les cotons-tiges vont connaitre le même sort. Pourquoi ces produits sont-ils interdits ? Quels sont les produits que nous utilisons dans nos salles de bain qui polluent le plus et par quoi les remplacer ?

Loi biodiversité : interdiction des microbilles au 1er janvier 2018, des cotons-tiges en 2020


La loi sur la biodiversité pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages

Cette loi de 2016, votée notamment grâce au lobbying intensif des associations de protection de l’environnement, a permis la création de l’AFB (l’Agence Française pour la Biodiversité).

Cette loi contient entre autres un article imposant le principe de solidarité écologique qui oblige les collectivités à prendre en compte les interactions des écosystèmes, des êtres vivants et des milieux naturels, avant de prendre des décisions publiques ayant un impact écologique. Le principe du pollueur-payeur est également décrit dans cette loi qui condamne ceux qui détruisent l’environnement à des sanctions financières. Des amendements sont ajoutés régulièrement comme l’interdiction des microbilles et des cotons-tiges.

Pourquoi interdire les microbilles et les cotons-tiges ?

Les produits contenant des microbilles de plastique viennent d’être interdits à la vente au 1er janvier 2018. Bonne nouvelle pour la faune aquatique, qui en est la première victime.

En effet, certains gels douche industriels, certaines crèmes ou nettoyants pour le visage contiennent ces fines particules plastiques pour leur effet « nettoyant en profondeur », exfoliant... Ces produits d’hygiène quotidienne peuvent contenir jusqu’à 10 % de plastique qui se retrouve dans les canalisations au moment du rinçage et les particules sont trop petites pour être efficacement filtrées. Elles finissent donc leur vie dans les océans et les rivières, ingérées en quantité par les animaux marins qui en souffrent ou en meurent.

Autre conséquence, ce plastique se retrouve parfois dans nos assiettes, ce qui est évidemment nocif pour notre propre santé.

L’interdiction des cotons-tiges à l’horizon 2020

Les bâtonnets mi-plastique mi-coton avec lesquels on se nettoie les oreilles sont eux aussi voués à disparaitre, et ce, également pour des raisons écologiques.

En effet, beaucoup de ces cotons-tiges sont jetés dans la cuvette des w.c. plutôt que dans la poubelle, et finissent également dans les cours d’eau ou dans la mer où ils perforent parfois les organes des animaux.

L’association Surf Rider avait retrouvé pas moins de 16 000 de ces bâtonnets sur les plages lors d’une opération de nettoyage en 2015. Chiffres effrayants qui devraient pousser chacun à changer ses habitudes pour de nouvelles, plus respectueuses de l’environnement.

Si l’on tient déjà à leur trouver un substitut, des solutions existent : un bâtonnet réutilisable où seul le coton est à changer, des tiges fabriquées en matériaux biodégradables, des sprays.... ou simplement utiliser une serviette de toilette pour nettoyer le pavillon de l’oreille suffit. Le cérumen, communément appelé cire d’oreille, est produit par le corps pour protéger le tympan et il est tout à fait normal d’en avoir dans les oreilles !


Lingettes, disques démaquillants, produits chimiques : les alternatives zéro déchet pour nos salles de bain

L’utilisation de lingettes, de couches jetables, de cotons démaquillants est un fléau pour l’environnement. Au « mieux, elles augmentent considérablement la quantité de déchets produits par les ménages, qui doivent ensuite être détruits (brulés ou enfouis) avec le cout financier et la pollution engendrée... Au pire, les lingettes bouchent les systèmes de filtrage entre le domicile et les stations d’épuration, ce qui représente aussi un cout énorme pour les collectivités (et donc nos impôts !), additionné du risque de se retrouver dans la nature. Les lingettes biodégradables ne changent rien au problème, car elles n’ont pas le temps de se désagréger dans les canalisations.

Une démarche responsable consiste tout d’abord à ne jamais jeter ces produits dans les toilettes. Ils doivent être placés dans la “poubelle bleue”, celle des déchets non recyclables.

Il existe beaucoup d’alternatives dont certaines sont à la fois efficaces et économiques. Les lingettes de nettoyage peuvent être remplacées par de simples chiffons en coton pour faire le ménage, les produits d’entretien agressifs par du vinaigre blanc et du bicarbonate... En ce qui concerne l’hygiène personnelle, les disques à démaquiller peuvent être remplacés par des disques en tissu lavables et réutilisables que l’on peut acheter en magasin bio. Même si leur prix peut paraitre élevé à l’investissement, ils représentent une économie conséquente sur le long terme.