Nutri-Score : le logo bientôt obligatoire en Europe ?
À la fin de l’année prochaine, les Européens pourraient découvrir un nouveau logo sur les étiquettes de leurs produits favoris. Sous peu, la Commission européenne doit en effet décider de rendre obligatoire ou non un Nutri-Score commun à l’ensemble des pays de l’UE.
Comment fonctionne le Nutri-Score ?
Inventé en 2014, le Nutri-Score est un logo affiché sur les produits alimentaires. Avec son code couleur, du vert foncé au orange foncé, et ses lettres allant de A à E, il informe le consommateur sur la qualité nutritionnelle de ce qu’il achète.
Le logo est attribué sur la base d’un score qui prend en compte la teneur en nutriments et aliments à favoriser (les fibres, protéines, fruits, légumes, huile d’olive, etc.) et celle en nutriments à limiter (acides gras saturés, sucres, sel, etc.). En conséquence, plus un produit est riche en nutriments conseillés et mieux il sera noté. Il pourra alors obtenir le meilleur score : le A, de couleur vert foncé.
Peut-on vraiment se fier au Nutri-Score ?
Selon la dernière étude menée par Santé publique France en 2020, « 53 % des personnes interrogées estiment avoir été impactés par le Nutri-Score dans leurs comportements d’achat ». En outre, 34 % des sondés ont indiqué avoir limité l’achat de produits avec de moins bons scores. Si le Nutri-Score semble donc être un indicateur suivi et apprécié des consommateurs, est-il vraiment fiable ?
Le Nutri-Score délivre une information sur la qualité nutritionnelle du produit. En revanche, il ne prend pas en compte les additifs ou la présence de pesticides. « Tous les logos nutritionnels ont pour limite de n’informer que sur le côté nutritionnel », plaide le concepteur du logo, Serge Hercberg.
Par ailleurs, Santé publique France précise que le Nutri-Score permet de comparer uniquement des produits au sein d’un même rayon ou d’une même catégorie : par exemple un même produit de différentes marques.
Actuellement, l’affichage du Nutri-Score sur les produits est facultatif. Près de 600 entreprises représentant 700 marques, soit 50 % du marché de l’offre alimentaire, apposent l’étiquette. Certains grands groupes continuent de faire de la résistance comme Coca-Cola, Ferrero ou encore Lactalis. Mais ils seront peut-être bientôt tenus de l’afficher.
Le Nutri-Score bientôt obligatoire en Europe ?
En mai 2020, la Commission européenne avait annoncé l’instauration d’un logo nutritionnel unique et obligatoire pour toute l’Europe. Son objectif est de mieux informer les consommateurs quant à la qualité nutritionnelle de leurs produits alimentaires. Et la Commission européenne pourrait pencher en faveur du Nutri-Score, bien connu de plusieurs pays européens.
Le verdict devrait être rendu ce mardi 19 octobre, mais la proposition de loi qui précisera les modalités de ce Nutri-Score européen ne verra pas le jour avant de nombreux mois.
Bon à savoir : le Nutri-Score est déjà présent dans différents pays européens, dont l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique, la Suisse, les Pays-Bas ou encore le Luxembourg.
Une mesure qui n’est pas du goût des AOP françaises
Le projet de rendre obligatoire le Nutri-Score en Europe a provoqué une levée de boucliers de certains industriels et des AOP (Appellations d’origine protégée) françaises. Ils tentent de s’opposer à cette obligation en défendant le terroir et le savoir-faire.
Plusieurs filières s’inquiètent déjà du futur étiquetage de leurs produits. C’est notamment le cas de celle du fromage, car 90 % des produits se retrouvent classés D ou E, soit le bas du classement du Nutri-Score. Et ces notes peuvent être dissuasives pour les consommateurs. Les responsables de l’AOP Roquefort, classé E, ont notamment dénoncé une « approche punitive ».
En France, Serge Hercberg défend le logo en indiquant : « le Nutri-Score ne dit pas si un produit est bon pour la santé, il dit que le produit doit être consommé en quantités raisonnables ».