Pourquoi faut-il laver les vêtements neufs avant de les porter ?
L’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) vient de publier une série de recommandations pour « mieux protéger les consommateurs du risque d’allergie et d’irritations cutanées » suite aux nombreux cas qui sont rapportés aux autorités sanitaires, notamment après l’achat de vêtements ou de chaussures neufs. Explications.
Les vêtements et les chaussures neufs contiennent des substances chimiques irritantes
Plusieurs cas d’allergies ou d’irritations cutanées ont été rapportés aux autorités par de personnes ayant acheter des produits textiles ou de maroquinerie neufs. Le ministère de la Santé et le ministère de l’Économie ont donc demandé à l’Anses de leur fournir des observations sur la toxicité de substances contenues dans ces produits de consommation courante et de publier des préconisations à l’attention des autorités et des responsables de la mise sur le marché de ce type de marchandise.
De janvier à octobre 2017, l’ANSES a mené une étude avec différents tests sur des adultes ayant présentés des allergies, ainsi que des analyses sur des échantillons de vêtements et de chaussures permettant de mieux identifier des substances chimiques potentiellement allergisantes.
Certains de ces tests ont pu confirmer le lien entre les substances toxiques contenues dans les produits (comme la benzidine, le chrome VI, le nickel, la résine 4-tertbutylphénolformaldéhyde, ou le colorant azoïque) et les symptômes allergiques des sujets.
Les préconisations de l’ANSES
Au vu des premiers résultats obtenus grâce à cette étude, l’ANSES a alerté les autorités sanitaire, leur suggère de maintenir des contrôles stricts et de veiller au respect des normes concernant la présence de substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (dites CMR) dans les produits textiles et les chaussures.
Elle invite aussi les autorités à revoir à la baisse les seuils autorisés de Chrome VI dans les articles en cuir, de fixer un seuil limite pour le nickel dans les vêtements (comme c’est déjà le cas pour beaucoup d’autres articles du type jouets pour enfants, bijoux, cosmétiques…), et de « proposer une classification (…) [au niveau européen], à l’étiquetage et à l’emballage (CLP), pour les substances non règlementées et identifiées comme responsables d’allergies cutanées en tant que “sensibilisant et/ou irritant cutané” ».
L’ANSES demande également aux responsables de la mise sur le marché des produits textiles et des chaussures de s’assurer de l’absence de substances CMR, de mener des études sur la toxicité des produits chimiques utilisés dans leur fabrication (colorants…), d’obtenir des informations sur les substances contenues pour aussi mettre en place un étiquetage plus précis à destination des acheteurs.
Que faire en tant que consommateur ?
À la suite des résultats obtenus en 2017, l’ANSES a décidé de continuer à étudier les substances chimiques présentes dans les vêtements et chaussures au moins jusqu’en octobre 2018. D’autres recommandations devraient donc être publiées en fin d’année.
En tant que consommateur, la principale recommandation de l’agence est de systématiquement laver tous les vêtements neufs avant de les porter pour la première fois, en suivant les instructions de lavage du fabricant.
En effet, le lavage en machine permet d’éliminer une partie des nonylphénols, « qui sont à la fois des substances irritantes cutanées, toxiques pour la reproduction et des perturbateurs endocriniens » a expliqué Christophe Rousselle de l’ANSES.
Si vous constatez une réaction cutanée après l’achat d’un nouveau produit d’habillement ou de chaussures neuves, il est conseillé de consulter un médecin ou un dermatologue.