Premier cas suspect de variole du singe détecté en France : quels sont les symptômes ?
La variole du singe, une maladie endémique d’Afrique aussi appelée Monkeypox, a été détectée dans sept pays d’Europe et d’Amérique du Nord. La France vient tout juste de rejoindre la liste avec un premier cas suspect recensé en Île-de-France ce jeudi 19 mai 2022, rapporte la Direction générale de la santé (DGS). Quelles sont les caractéristiques de ce virus ? Comment se propage-t-il ? Est-il dangereux ?
Qu’est-ce que la variole du singe ou virus Monkeypox ?
Présent depuis les années 70 en Afrique, le virus s’est propagé dans plusieurs pays ces dernières semaines. Le Royaume-Uni a recensé 9 cas de variole du singe depuis le 6 mai, l’Espagne et le Portugal ont, quant à eux, rapporté une trentaine de cas suspects lundi dernier. Le même jour, le Canada et les États-Unis signalaient la présence de ce virus sur leur territoire. Et signe qu’il continue de se propager : la Suède et l’Italie ont détecté leur premier cas ce jeudi 19 mai, suivi de près par la France. C’est la Direction générale de la santé qui, dans un message envoyé aux professionnels de santé, révélait la présence de ce premier cas suspect en Île-de-France.
La multiplication des foyers en Europe et en Amérique est un phénomène inhabituel, qui a alerté les autorités sanitaires, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Car ce virus, de la même famille que la variole humaine, voyage rarement hors d’Afrique.
Comment se transmet ce virus ?
La transmission de la variole du singe se fait de l’animal à l’homme. Mais contrairement à ce que son nom laisse entendre, les singes ne seraient pas les vecteurs de la maladie. Bien que le réservoir animal soit encore inconnu, il s’agirait plutôt des rongeurs et écureuils. La transmission se ferait ensuite d’homme à homme par contacts étroits et prolongés (gouttelettes respiratoires, contact avec les lésions cutanées ou des objets contaminés). En comparaison de la Covid-19 qui peut se propager par les aérosols dans l’air, la transmissibilité est donc plus faible.
Quels sont les symptômes de la variole du singe ?
La variole du singe peut causer divers symptômes. Tout d’abord, les personnes infectées sont prises de fièvre, frissons, maux de tête, douleurs musculaires, fatigue et peuvent avoir les ganglions lymphatiques enflés. En général, des éruptions cutanées surviennent ensuite sur le visage, avant de s’étendre à d’autres parties du corps comme les mains, les pieds et les organes génitaux.
La période d’incubation du virus est de 7 à 14 jours, pouvant aller jusqu’à 21 jours. Lorsque les croûtes des lésions cutanées tombent, le malade n’est plus contagieux. Il existe deux souches différentes de la variole du singe : l’une a un taux de létalité de 1 %, l’autre de 10 % dans les pays africains. Les plus vulnérables face à ce virus ne sont autres que les enfants.
Existe-t-il un traitement ?
Il n’existe pas de traitement spécifique contre la variole du singe. Néanmoins, le vaccin contre la variole humaine serait efficace et permettrait de protéger les plus vulnérables de la maladie. Mais celui-ci n’est plus prescrit depuis les années 80, la variole étant alors considérée comme éradiquée. En conséquence, les moins de 50 ans ne sont généralement pas vaccinés. Et si un vaccin contre la variole du singe a été autorisé en 2019, il n’est toujours pas disponible pour la population.
La France, toujours confrontée à la Covid-19 et ses nombreux variants, doit-elle craindre une nouvelle flambée épidémique ? Si la multiplication des foyers inquiète l’OMS, ainsi que les autorités sanitaires locales, les experts se veulent plutôt rassurants. Ce n’est pas la première fois que la maladie se propage hors du continent africain, avec plusieurs contaminations aux États-Unis en 2003.
D’autant plus que la variole du singe reste peu contagieuse entre humains, ce qui limite le risque d’une grande pandémie. Un premier rapport d’évaluation des risques de l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies) est attendu dans les jours qui viennent. En attendant, le Centre de contrôle des maladies recommande d’isoler les cas suspects et de les notifier rapidement.