Trimestre anti-inflation : les prix ont-ils réellement baissé ?

Le trimestre anti-inflation a-t-il vraiment fait baisser les prix dans les supermarchés ? Alors que ce dispositif a été lancé à la mi-mars, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et l’UFC-Que choisir ont dressé leurs premières conclusions.

Le trimestre anti-inflation, c’est quoi ?

Depuis le 15 mars, 5 enseignes se sont engagées à participer à l’opération trimestre anti-inflation : Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché et les magasins U. Dans les faits, elles doivent vendre au plus petit prix possible des produits qu’elles sont libres de choisir.

Et pour les distinguer des autres références, les produits concernés doivent être porteurs du logo « trimestre anti-inflation » avec les couleurs bleu, blanc, rouge.

Bon à savoir : alors que ce dispositif devait prendre fin le 15 juin, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie a annoncé sur France 2 son prolongement d’un trimestre supplémentaire.

Le ministre de l'Économie et des Finances @BrunoLeMaire annonce le prolongement du trimestre anti-inflation de trois mois supplémentaires après le 15 juin

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— Quelle Époque ! (@QuelleEpoqueOff) May 20, 2023

Une baisse d’environ 13 % des prix, selon la DGCCRF

Entre la semaine du 6 mars, soit la dernière semaine avant la mise en place du trimestre anti-inflation et celle du 24 avril, les prix ont baissé « d’environ 13 % », selon des données transmises par les enseignes, précise la DGCCRF dans un communiqué de presse. Le panier total, en prenant en compte tous les produits concernés, c’est-à-dire environ 1 700 références, est passé « de 3 439 euros à 3 003 euros », complète l’organisme.

Cependant, sur les 5 enseignes qui participent à cette opération, 2 n’ont pas été prises en compte dans cette analyse, explique la Direction de la répression des fraudes. La première changeait toutes les semaines les produits concernés par ce dispositif et la seconde n’a pas pu fournir les prix de toutes les références.

Pour l’UFC-Que choisir, les prix ont augmenté dans certaines enseignes

De son côté, l’UFC-Que Choisir conteste cette baisse des prix. Ainsi, l’association de défense des consommateurs a analysé l’évolution des prix d’un « large échantillon », soit entre 50 et 150 produits en fonction de l’enseigne, entre le 23 mars et le 10 mai, écrit-elle. Résultat : à Auchan, les prix ont baissé de 0,3 % et à Carrefour, ils n’ont pas évolué.

En revanche, dans les magasins U, les tarifs des produits participant à cette opération ont grimpé de 1 %. Enfin, chez Casino, la hausse a été de 1,4 %, alors que chez Intermarché, les prix ont augmenté de 1,5 %.

Guerre des chiffres : l’association de défense des consommateurs refait un calcul

Ce constat est « malhonnête », a déploré Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie sur BFM TV, car « l’UFC-Que choisir compare à partir du 23 mars », or l’opération a commencé « le 15 mars », a-t-il complété. Alors, face à cette critique, l’association de défense des consommateurs a refait le calcul avec une date de début au 1er mars.

Cette fois-ci, les prix chez Casino baissent de 18 % et chez Carrefour de 2 %. A contrario, ils sont stables chez Intermarché, en hausse de 1 % chez Auchan et en augmentation de 2 % dans les magasins U.

La DGCCRF mène une campagne de contrôle

Notons que dans son communiqué, la DGCCRF indique mener « une campagne de contrôle ». L’un des objectifs : vérifier la cohérence des données transmises par les enseignes et la bonne mise en œuvre de ce dispositif. Ces contrôles se poursuivront durant « toute la durée de ce trimestre anti-inflation ».

Et en cas d’infractions, comme une pratique commerciale trompeuse ou un défaut d’affichage de prix, des procès-verbaux pourraient être adressés aux enseignes et des amendes administratives prononcées.