La chenille processionnaire reconnue comme nuisible : comment s'en débarrasser ?
Au printemps, il n’est pas rare de croiser une multitude de chenilles toutes rangées en file indienne au milieu d’un chemin et parfois même dans votre jardin. Le meilleur réflexe est alors de ne surtout pas s’en approcher, leurs poils urticants pouvant représenter un danger pour votre santé. Un danger qui est désormais officiellement reconnu, puisqu’un décret publié le mercredi 27 avril classe la chenille processionnaire comme une espèce nuisible. Qu’est-ce que cela implique ?
La chenille processionnaire, une espèce déclarée comme nuisible
La saison de la chenille processionnaire démarre chaque printemps. Et il existe non pas une espèce, mais bien deux espèces différentes : les chenilles processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa) et celles du chêne (Thaumetopoea processionea). Si elles ne nichent pas au même endroit, elles ne sont également pas urticantes au même moment. La chenille du pin est urticante entre mai et avril et celle du chêne de mai à juillet. Toutefois, la réaction allergique qui survient après un contact avec leurs poils peut être grave, peu importe l’espèce.
Le danger qu’elles représentent vient d’être reconnu grâce à la publication d’un décret le 27 avril 2022. Ces deux espèces de chenilles ont rejoint la liste des espèces « dont la prolifération est nuisible à la santé humaine ».
Où trouve-t-on des chenilles processionnaires ?
Originaires de Méditerranée, les chenilles processionnaires ont progressivement colonisé toute la France. Elles se trouvent aujourd’hui sur 80 % du territoire francilien et occuperont d’ici 5 ans toute l’Île-de-France. Elles sont repérables à leurs nids, ces cocons de soie blanche couvrant les pins ou les chênes. Après éclosion, les chenilles entament la descente des arbres pour envahir jardins, sentiers, forêts, parcs et parfois même cours de récréation. Il est alors commun de croiser au détour d’une balade plusieurs dizaines de ces individus se déplaçant en file indienne.
Quel est le danger pour la santé ?
Les chenilles processionnaires sont couvertes de poils urticants. « Par leur structure particulière, ces poils s'accrochent facilement aux tissus (la peau et les muqueuses) », précise l'ARS d'Île-de-France sur son site Internet. Un contact avec ces poils urticants peut provoquer des réactions inflammatoires parfois graves chez l’homme ou les animaux. Et nul besoin d’un contact direct, car les poils, particulièrement volatiles, sont facilement transportés par le vent.
Les symptômes, listés par l’Agence régionale de santé, sont les suivants :
- éruption cutanée et démangeaisons ;
- irritations des voies respiratoires ;
- éternuements ;
- maux de gorge ;
- vomissements et douleurs abdominales ;
- nécrose de la langue chez les animaux, notamment les chiens.
Comment réagir après un contact ?
Il est fortement recommandé de ne pas s’approcher et de ne surtout pas toucher les chenilles processionnaires ou leur nid. L’ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande également de porter des vêtements longs lors des promenades en forêt, de ne pas se frotter les yeux durant la balade ou encore de ne pas faire sécher son linge à proximité d’arbres infestés.
En cas de contact avec une chenille processionnaire, il faudra rapidement prendre une douche et changer de vêtements, puis si nécessaire appliquer sur la zone une solution antiseptique. Si des symptômes légers surviennent, consultez rapidement votre médecin traitant. Par contre en cas d’apparition de signes graves ou de réaction allergique, contactez le 15 ou rendez-vous dans un service d’urgences.
Comment se débarrasser d’un nid de chenilles processionnaires ?
Il existe plusieurs méthodes pour se débarrasser des chenilles processionnaires proliférant dans votre jardin. La première consiste à faire appel à un professionnel, à même de gérer la situation et d’éradiquer ces insectes nuisibles. Il est déconseillé de s’en débarrasser soi-même. Si vous souhaitez tout de même vous en charger, il vous faudra porter une protection intégrale et veiller à incinérer le nid.
Certaines solutions préventives sont également à la portée de tout particulier. La mésange est notamment considérée comme un remède naturel contre les chenilles processionnaires. Les propriétaires peuvent donc tenter de les attirer en installant des nichoirs à proximité d’arbres susceptibles d’être infestés. En outre, vous pouvez opter pour un traitement des arbres, via des pulvérisations de bacilles de Thuringe par exemple, ou un écopiège, qui prend la forme d’une collerette placée sur le tronc sous laquelle est fixé un sac rempli de terre. Le principe est simple : au moment de la descente, les chenilles tombent dans le sac et s’enfouissent dans la terre.
Dans les lieux publics, la lutte contre la prolifération des chenilles urticantes incombe au maire qui doit mettre en place les mesures adaptées.
