Senior : quelles sont les alternatives à la maison de retraite ?
Face à l’accroissement du nombre de seniors et afin d’offrir plus d’indépendance et de convivialité aux personnes âgées, de nouvelles initiatives sont proposées. La fin de vie en Ehpad n’est pas la seule option disponible pour les seniors qui ne souhaitent pas y aller.
Pourquoi la maison de retraite n’est pas forcément la bonne solution ?
Forcer une personne âgée à vivre dans une maison de retraite peut s’avérer très compliqué pour toutes les parties prenantes. La personne essaie de partir et n’est pas coopérative. Il faut savoir que les Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ne sont pas des prisons et n’ont pas toujours les moyens de retenir les pensionnaires. Cela peut entraîner des difficultés supplémentaires pour le personnel qui est souvent assez restreint. Par ailleurs, une telle situation peut dégrader les relations que la famille entretient avec la personne âgée.
D’un point de vue cognitif, l’entrée en maison de retraite peut représenter une épreuve. En effet, la personne est parfois moins stimulée et peut se sentir déprimée ou s’ennuyer. En outre, passé un certain âge, il peut être traumatisant de perdre d’un coup tous ses repères et ses habitudes.
Enfin, dernier argument : celui du coût. Vivre en Ehpad coûte cher, même si les prix varient d’une région à l’autre. En 2022, UFC-Que-Choisir comparait ainsi les tarifs moyens parisiens (3 698 euros par mois) à ceux de la Meuse (1 749 euros par mois).
Pas évident de trouver une maison de retraite stimulante, avec des tarifs abordables et située à proximité de la famille.
Comment permettre aux seniors de continuer à vivre chez eux ?
Il existe aujourd’hui des équipements et des aides qui permettent aux personnes âgées de conserver le plus longtemps possible leur indépendance.
Certains produits innovants sont à même de détecter les chutes, de gérer le chauffage ou la lumière, de faciliter la mobilité et d’offrir une téléassistance ou un contact direct avec les proches en cas de problème. Les seniors peuvent aménager leur logement afin de mieux vivre dedans et rassurer leur famille. D’ailleurs, l’ANAH (agence nationale de l’amélioration de l’habitat) propose l’aide « Habiter facile » et la CARSAT offre une aide à l’adaptation du logement pour les personnes âgées.
Recourir à des services d’aide à domicile permet d’être accompagné au quotidien sans perdre sa liberté : ménage, toilette, repas, courses, soins à domicile, etc. Le coût ne sera pas forcément supérieur à celui d’un Ehpad. D’autant que des aides ont été mises en place par le gouvernement, on peut notamment citer l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), l’allocation simple d’aide sociale pour personnes âgées, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou encore les aides personnelles au logement (APL).
Quelles sont les alternatives au placement en Ehpad ?
Si la personne âgée ne peut plus vivre seule chez elle, des alternatives à la maison de retraite sont possibles.
Les hébergements permettant de conserver une certaine autonomie
Différents types d’établissements proposent un hébergement à mi-chemin entre l’autonomie complète et l’Ehpad. Parmi eux, on trouve les résidences autonomie qui incluent des logements individuels pour les personnes âgées autonomes, mais aussi des espaces collectifs où ils peuvent rencontrer d’autres résidents et accéder à des services médicaux.
Similaire aux résidences autonomie, l’habitat inclusif regroupe des personnes âgées ou des adultes handicapés qui vivent dans des logements indépendants et inclut un projet de vie sociale. Ce projet vise à développer la vie collective, réduire l’isolement, favoriser l’intégration des résidents au sein du quartier et de la commune afin de maintenir des liens sociaux.
Le village retraite est une autre option : il s’agit, comme son nom l’indique, d’un village composé de petites maisons adaptées aux seniors grâce à la domotique, avec des équipements et des prestations. Les villages retraite sont appréciés parce qu’ils favorisent l’indépendance, et les personnes âgées peuvent devenir propriétaires et avoir un jardin.
Les maisons d’accueil rurales pour personnes âgées (MARPA), parfois aussi appelées maisons d’accueil et de résidence pour l’autonomie sont des hébergements collectifs non médicalisés. Elles offrent aux personnes âgées un accès à des services du quotidien et garantissent l’autonomie des résidents. Autre point important : leur coût est moindre par rapport à celui d’une maison de retraite.
Les hébergements en famille
Pour éviter l’isolement des seniors, certaines familles ont fait le choix de construire un petit logement dans leur jardin pour permettre à leur proche âgé de vivre à proximité tout en gardant son indépendance. Vous pouvez aussi essayer de trouver un logement proche de chez vous et bien équipé, toujours pour favoriser le lien sans réduire l’autonomie de la personne.
Le saviez-vous ? Les familles d’accueil ne sont pas réservées aux enfants, certaines accueillent des personnes âgées. Ce type d’accueil est réglementé, les accueillants familiaux doivent être agréés par le département. En famille d’accueil, les seniors bénéficient d’une présence et d’un accompagnement.
Les colocations
Les personnes âgées peuvent aussi se mettre en colocation, entre seniors ou avec des étudiants. Dans le second cas, on parle alors de colocation intergénérationnelle. Ce type d’hébergement permet des échanges de services et peut être bénéfique pour les deux parties.
À noter toutefois que la personne âgée doit être relativement autonome pour que la colocation fonctionne.
Faisant penser à la colocation, il existe aussi l’habitat participatif. Il n’est pas réservé aux personnes âgées, mais peut leur permettre de contribuer à un projet collectif d’habitation. Le concept de l’habitat participatif est de trouver un terrain et de concevoir un logement qui répond aux besoins et aux principes de vie de chacun.
Dans quels cas la maison de retraite peut-elle se révéler la seule option ?
Les alternatives mentionnées ci-dessus ne sont possibles que si la personne âgée garde une certaine autonomie. En cas de dépendance accrue, l’Ehpad peut être la meilleure solution pour offrir à la personne un confort, un accompagnement et des soins. C’est notamment le cas pour les personnes souffrant d’Alzheimer qui peuvent se mettre en danger sans s’en rendre compte : mettre de l’aluminium dans le micro-ondes, ne pas remarquer une fuite d’eau à proximité d’une prise électrique, oublier de manger ou de faire les courses, etc.
Les maisons de retraite ont mauvaise publicité, mais tous les établissements ne se valent pas. Avant de placer votre proche en maison de retraite, rendez-vous sur place et rencontrez le personnel pour faire votre choix. N’hésitez pas à en visiter plusieurs. Et surtout, parlez avec la personne âgée pour qu’elle se prépare et comprenne.
Le coût des Ehpad provient des charges fixes élevées, des frais de blanchisserie, de repas, d’activités et de l’encadrement par du personnel qualifié.
Les aides au logement disponibles pour les personnes âgées sont l’aide personnalisée au logement (APL), l’allocation de logement sociale (ALS), l’aide sociale à l’hébergement (ASH) et l’allocation de logement familiale (ALF). D’autres aides permettent l’adaptation du logement.
Parce que vous vous occupez d’un proche en perte d’autonomie, vous pouvez peut-être bénéficier de l’allocation journalière du proche aidant. C’est notamment le cas si vous avez dû réduire votre activité professionnelle. Contactez la CAF pour en savoir plus.
Rédactrice, traductrice, journaliste, j’aime jouer avec les mots pour informer, émouvoir et aider les lecteurs. Au cours de ma carrière, j’ai travaillé dans les secteurs des télécommunications, de la santé, du tourisme, de l’audiovisuel, du marketing et des démarches administratives. Peu importe le sujet, le plus important pour moi, c’est de produire un contenu utile et agréable qui va réellement servir aux gens et répondre à leur besoin.