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Comment fonctionne le temps de parole en politique ?

À chaque élection ou en dehors d’une campagne électorale, les personnalités politiques doivent pouvoir s’exprimer dans les médias. Mais comment est établie l’équité des interventions entre les différents partis ? Qui contrôle ce temps de parole ? On fait le point.
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L’une des missions du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) est de veiller au respect du « pluralisme politique », c’est-à-dire que chaque partie et pensée politique peut s’exprimer sur les chaînes de télévision et à la radio. Ainsi, même en dehors d’une campagne électorale, les médias doivent respecter les temps de parole des personnalités politiques qui interviennent.

Comment fonctionne le temps de parole en politique ?

Comment se déroule le temps de parole des politiques en dehors de la campagne présidentielle ?

Les règles en matière de décompte du temps de parole en politique ont évolué depuis le 1er janvier 2018. Auparavant, l’opposition parlementaire bénéficiait de la moitié du temps et le gouvernement et la majorité présidentielle de l’autre moitié. Mais depuis trois ans, cette notion de majorité/opposition n’existe plus.

Ainsi, désormais le président de la République, ses collaborateurs ainsi que les membres du gouvernement doivent représenter le tiers du temps total des interventions. Puis, les deux tiers restants sont réservés à tous les partis politiques existants (La République en marche, le PS, le Modem, LR, la France Insoumise, Europe Écologie les Verts, etc.) ainsi qu’aux personnalités politiques qui ne sont pas membres d’un parti (Arnaud Montebourg, Éric Zemmour, etc.).

Dans le détail, chaque temps de parole est attribué en fonction des résultats des précédentes élections, des sondages ou encore du nombre d’élus.

Par ailleurs, le CSA explique sur son site Internet tenir compte des « situations exceptionnelles liées à l’actualité » et examine « le respect du pluralisme politique sur une période suffisamment longue pour lisser les effets de l’actualité. »

Qui est concerné par le décompte du temps de parole ?

En tout, 15 chaînes de télévision sont concernées par ce temps de parole politique :

  • TF1 ;
  • France 2 ;
  • France 3 ;
  • Canal + ;
  • France 5 ;
  • M6
  • C8 ;
  • TMC ;
  • TFX ;
  • BFM TV ;
  • CNews ;
  • RMC Story ;
  • RMC Découverte ;
  • LCI ;
  • France Info.

De même, 9 radios doivent respecter ces règles :

  • BFM ;
  • Europe 1 ;
  • France Culture ;
  • France Info ;
  • France Inter ;
  • Radio Classique ;
  • RMC ;
  • RTL ;
  • Sud Radio.

Cela signifie que ce temps de parole ne concerne ni la presse écrite, ni les sites Internet.

Comment est vérifié ce temps de parole ?

Chaque média doit envoyer tous les mois au CSA un décompte des temps d’intervention des personnalités politiques. Puis, chaque trimestre, une équipe du Conseil supérieur de l’audiovisuel effectue un contrôle pour vérifier ces données transmises.

En cas de non-respect, le média dispose de 3 mois pour rétablir un équilibre du temps de parole. S’il ne le fait pas, le CSA peut le mettre en demeure, voire le sanctionner en cas de récidive. Ainsi, en juin dernier les Sages ont mis en demeure CNews, reprochant à la chaîne d’avoir trop donné la parole au candidat RN qui se présentait en Île-de-France.


Comment se déroule le temps de parole des politiques durant une campagne présidentielle ?

Lors de chaque campagne électorale, le CSA établit des règles spécifiques qui s’appliquent généralement dans les semaines qui précèdent l’élection. Ainsi, durant un temps défini, les chaînes et les radios doivent respecter une égalité du temps de parole des différents candidats à l’élection présidentielle.

Pour l’élection présidentielle de 2022, le CSA n’a toujours pas dévoilé les dates de cette période « d’équité ». Les Sages devront le faire d’ici la fin de l’année. Pour mémoire, lors de la campagne présidentielle de 2017, cette période avait commencé le 1er février.