Expérimentation du vote à 16 ans dans 12 lycées parisiens
Malgré l’engagement certain dont font preuve les jeunes — comme on a pu le voir récemment lors des manifestations pour le climat —, celui-ci se traduit rarement par une participation aux élections. Ils restent en effet la tranche d’âge où le taux d’abstention est le plus élevé. Afin de susciter chez eux un engagement politique, la maire de Paris Anne Hidalgo va organiser, en partenariat avec Science Po, une simulation d’élections européennes « en conditions réelles » pour les jeunes de 16 à 18 ans dans 12 lycées parisiens. Explications dans cet article.
Les jeunes Français peu enclins à participer à la vie politique
« Si la participation au grand débat national a été importante, on a constaté partout en France une sous-représentation des jeunes. Cela doit nous interroger et appelle à mon sens un acte fort à l’attention des lycéens. Je suis favorable au vote dès 16 ans », a déclaré Anne Hidalgo lors d’un entretien accordé au Monde.
« On a une génération d’adolescents extrêmement lucides sur leur avenir, il suffit de les voir faire grève le vendredi pour le climat », a expliqué l’élue. « Et 16 ans, c’est le bon âge pour prendre de bonnes habitudes en matière de démocratie ». De plus, « les jeunes sont très sensibles à la question européenne », a-t-elle commenté.
Un vote expérimental organisé dans 12 lycées parisiens
La maire de Paris a donc décidé d’organiser, en partenariat avec Science Po, un vote en « conditions réelles » dans 12 lycées de la capitale. Des isoloirs et des urnes vont être mis en place, et les jeunes âgés de 16 à 18 ans seront appelés à voter pour une liste de candidats juste avant le 26 mai 2019, date à laquelle aura lieu le « vrai scrutin » pour les élections européennes.
« Leurs voix ne seront pas intégrées dans le scrutin national », a spécifié Anne Hidalgo. Mais les résultats seront tout de même publiés après que les élections européennes aient eu lieu, et ce pour ne pas perturber cet important scrutin.
Interrogée sur ses motivations, la Maire de Paris a tenu à préciser que cette expérimentation n’est pas une tentative de séduction des jeunes votants. « Il ne s’agit pas de tendre une perche à quiconque, mais de permettre à la démocratie de fonctionner et à la République de ne pas s’effondrer ».