La Seine–Saint-Denis ouvre un lieu d'accueil pour les femmes victimes de violence en mars 2019
Le département de Seine-Saint-Denis compte de nombreuses femmes victimes de violences. Le Conseil départemental s’est donné pour mission de mieux les connaître, mieux les aider et mieux les protéger. Dans ce cadre, il a déjà mis en place avec succès plusieurs dispositifs. En mars 2019, c’est un lieu d’accueil spécialement dédié aux jeunes femmes victimes de violence qui ouvrira ses portes à Bagnolet. Un point sur l’aide apportée aux femmes dans ce département.
L’observatoire des violences envers les femmes
Depuis sa création en 2002, l’Observatoire des violences envers les femmes lutte pour le droit des femmes. Études, prévention, éducation — avec notamment la création d’un kit pédagogique pour permettre aux professionnels de l’éducation de lutter contre le sexisme et les stéréotypes liés au genre dès l’enfance.
Des rencontres sont organisées annuellement pour permettre aux différents acteurs locaux d’échanger et de trouver des solutions pour faire progresser le droit des femmes, mais aussi améliorer la prise en charge des victimes. Tous les ans, ce sont 84 000 femmes qui sont victimes de viols ou de tentatives de viol, un sujet qui a été cette année au cœur des échanges lors de la rencontre organisée par l’Observatoire.
Des téléphones portables « grave danger »
Ce dispositif, qui a depuis été étendu à toute la France en 2014, a d’abord été déployé en Seine–Saint-Denis pour sa phase test. Il s’agit de doter gratuitement les femmes considérées comme « en grave danger », d’un téléphone d’alarme.
Ce téléphone possède un bouton d’urgence qui déclenche un appel vers une plateforme téléphonique, Mondial Assistance, qui peut ensuite très rapidement donner l’alerte aux secours ou à la police selon le cas.
Ce téléphone est attribué sur décision de justice, par le procureur de la République. Entre 2009 et 2014, 282 femmes ont pu bénéficier de ce dispositif d’alerte.
Un centre d’accueil va ouvrir pour accompagner les jeunes femmes de 15 à 25 ans
C’est dans la commune de Bagnolet, à 5 minutes de la station de métro Porte de Bagnolet que le centre ouvrira ses portes, probablement en mars 2019.
Ce lieu est financé par un partenariat entre Bagnolet, le Conseil départemental et la Ville de Paris et sera géré par l’association FIT une femme un toit. « Ce sera un lieu d’animations pour les jeunes femmes, d’activités, de projets collectifs, explique Marie Cervetti de l’association. Il y aura des éducatrices qui pourront repérer les jeunes filles ou jeunes femmes victimes de violences. »
La structure a ensuite pour but d’accompagner ces jeunes femmes, quel que soit le type de violence dont elles sont victimes. Coups, menaces, viols, prostitution, excision, mariage forcé, violences familiales, en proposant aide juridique, soins médicaux, encadrement psychologique, mais aussi accès à la contraception ou à l’IVG.
« On pourra apporter des réponses à des jeunes femmes qui ne savent pas où aller pour dire les choses. » Et la prise en charge des jeunes femmes de 15 à 25 ans permettra de mieux « comprendre les besoins de cette jeune population » ajoute Mme Cervetti.
« Au centre, on trouvera une coordinatrice, une secrétaire, une travailleuse sociale, une psychologue et une infirmière, énumère Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine–Saint-Denis qui subventionne le projet. Il y aura aussi une permanence du centre d’information sur les droits des femmes et du planning familial ».