Le chômage a légèrement baissé au dernier trimestre 2018
Le nombre de chômeurs a globalement baissé sur l’année 2018 avec une baisse observée de 1,1 %. Cependant, ces chiffres sont encore loin des objectifs du gouvernement. De plus, il est encore difficile de prédire l’impact de la crise des gilets jaunes sur le marché de l’emploi et les négociations sont toujours en cours concernant la réforme de l’assurance chômage, négociations qui s’annoncent difficiles. Un point sur la situation.
Le chômage des jeunes connait la plus forte baisse
Vendredi 25 janvier, Pôle Emploi a révélé les chiffres de l’évolution du chômage en France pour le dernier trimestre 2018, permettant également une vue d’ensemble sur l’année.
Le nombre de chômeurs sans activité (catégorie A) a diminué de 1,4 % l’année dernière, et une baisse de 0,3 % a été constatée chez les demandeurs d’emploi en activité réduite (catégorie B et C) au dernier trimestre ce qui révèle une amélioration de la qualité de l’emploi.
Sur la même période, Pôle Emploi recensait 3,676 millions de chômeurs sans activité en France, ce qui représente les meilleurs chiffres depuis 2014. Le nombre de demandeurs d’emploi (avec ou sans activité) inscrits à Pôle Emploi a baissé de 0,8 % portant leur nombre total à 5,916 millions de personnes.
C’est chez les moins de 25 ans que le chômage a le plus baissé en cette fin d’année (-2,9 % entre octobre et décembre 2018) tandis que chez les plus de 50 ans la baisse a été moindre (-0,2 % seulement).
La ministre du Travail y voit un signe « encourageant »
« C’est encourageant », a déclaré Muriel Pénicaud sur LCI. Pour elle, ces chiffres montrent une dynamique qui va « dans le sens positif » même s’il « reste immensément à faire ». « La bonne nouvelle c’est que les CDI augmentent » sur la fin de l’année, a-t-elle fait observer. Cela compense les 58 000 contrats à temps partiel signés en janvier 2018 qui pouvaient faire craindre une « fragilisation de l’emploi », selon la ministre.
Le chômage de longue durée toujours en hausse
Le gouvernement souhaite mettre l’accent sur la formation, notamment pour réussir à faire baisser le chômage de longue durée qui reste élevé et en constante augmentation : en effet, 2,648 millions de demandeurs d’emploi étaient inscrits depuis plus d’un an à Pôle Emploi fin 2018.
Leur nombre a augmenté de + 0,4 % entre octobre et décembre 2018 et de + 5 % sur l’année (en incluant les personnes ayant exercé une activité en contrats courts ou à temps partiel en 2018).
Un investissement de 15 milliards d’euros pour l’apprentissage et la formation
Au troisième trimestre 2018, le chômage en France atteignait 9,1 %, un taux toujours bien trop élevé par rapport à l’objectif du gouvernement qui souhaiterait ne pas dépasser les 7 % d’ici la fin du quinquennat.
De grands moyens ont été mis en place avec des investissements importants pour l’apprentissage et la formation, notamment avec le PIC (Plan d’investissement dans les compétences) qui prévoit que 15 milliards d’euros soient investis d’ici 2022.
L’idée est de pouvoir orienter les demandeurs d’emploi et les jeunes en formation vers des secteurs qui ont du mal à recruter comme l’hôtellerie-restauration et le bâtiment — souvent en raison de conditions de travail difficiles —, mais aussi de faciliter l’accès à la formation pour les métiers du numérique qui recrutent et qui nécessitent des compétences particulières.
Des négociations toujours en cours entre l’État, Pôle Emploi et les partenaires sociaux
Des négociations sont toujours en cours sur les modalités de fonctionnement de Pôle Emploi pour les 3 prochaines années. L’échelle de sanctions évolue, le directeur Jean Bassières a par ailleurs plaidé pour un meilleur « diagnostic à l’entrée » lors de l’inscription du demandeur d’emploi au sein de l’organisme, avec « 2 demi-journées d’entretien » au lieu des 45 minutes actuelles, chose qui sera difficile à réaliser selon les syndicats qui s’inquiètent des 800 postes qui sont appelés à disparaître en 2019.
D’autre part, l’État demande aux partenaires sociaux des économies de 3 à 3,9 milliards d’euros sur 3 ans, tout en essayant de lutter contre la précarisation de l’emploi et les contrats courts, mais le patronat refuse en bloc un projet de bonus-malus qui aurait pour but de limiter l’embauche en CDD dans les entreprises.
Les discussions sur la réforme de l’assurance chômage ont été prolongées et devraient durer jusqu’au 20 février.