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Le Premier ministre annonce les premières mesures budgétaires qui seront prises en 2019

Le gouvernement souhaite privilégier une politique de l’emploi en désocialisant les heures supplémentaires et en gelant ou presque certaines prestations sociales qui ne seront plus indexées sur l’inflation en 2019. Quelles sont les mesures budgétaires annoncées pour l’année prochaine ?
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Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé les premières mesures budgétaires qui seront prises en 2019 dans un entretien accordé au Journal du Dimanche (JDD) le 26 aout 2018. Au programme, suppressions de postes de fonctionnaires, réduction des contrats aidés et désocialisation des heures supplémentaires. Un point sur ses déclarations.

Le Premier ministre annonce les premières mesures budgétaires qui seront prises en 2019

Certaines prestations sociales ne seront pas indexées sur l’inflation

Les allocations retraite, l’aide personnalisée au logement et les allocations familiales ne seront plus indexées sur le taux d’inflation à partir de 2019. Même si le Premier ministre assure qu’« aucune prestation sociale ne sera réduite », les retraites, les APL et les allocations familiales ne devraient augmenter que de 0,3 % en 2019 et en 2020 pour un taux d’inflation prévu à 1,6 % (minimum) en 2018, résultant en une baisse du pouvoir d’achat pour ceux qui en bénéficient.

Édouard Philippe a précisé au JDD que « les prestations qui bénéficient à nos concitoyens les plus fragiles, comme le RSA, seront augmentées conformément à la loi » comme la prime d’activité, le minimum vieillesse, et l’allocation pour les adultes handicapés.

« Nous assumons une politique de transformation et de maîtrise des dépenses qui privilégie, je le redis, la rémunération de l’activité et qui rompt avec l’augmentation indifférenciée des allocations. C’est par le retour à l’activité et une meilleure rémunération du travail que notre pays sera plus prospère », a déclaré le Premier ministre.

Cette volonté de privilégier le travail s’affiche aussi par la désocialisation des heures supplémentaires annoncée pour septembre 2019. « Nous voulons que les Français puissent revenir vers le travail, que ce travail paie, et qu’il paie de mieux en mieux. C’est le sens de notre action ».

En revanche, les contrats aidés continueront de baisser, car le gouvernement veut « diminuer le financement des politiques qui ne sont pas efficaces ».

50 000 suppressions de postes prévues d’ici 2022

4 500 postes de la fonction publique devraient être supprimés en 2019 et plus de 10 000 en 2020. « Pour la fonction publique d’État, nous tiendrons l’objectif du président de la République de supprimer 50 000 postes à l’horizon 2022 ».

Le Premier ministre a justifié ces suppressions de postes massives en disant « qu’il ne croit pas à la politique du rabot » et a ajouté : « Notre méthode privilégie une transformation de l’action publique en profondeur et le développement du numérique, des économies à long terme et une amélioration du service public. La réduction du nombre de fonctionnaires n’est pas le fondement, mais la conséquence d’une transformation de l’action publique qui monte en puissance au fil du temps ».

« Nous avons annoncé des réorganisations au ministère des Finances, dans l’audiovisuel public, dans le réseau extérieur de l’État », a-t-il indiqué.

« Mais il y aura par ailleurs des recrutements : plus 2 000 agents supplémentaires dans la police, la gendarmerie et à la DGSI, 1 300 à la justice — parce qu’il s’agit de priorités. »

Les entreprises n’auront pas à assumer financièrement une partie des arrêts maladie

Le Journal du Dimanche a également interrogé Édouard Philippe à propos d’une information publiée dans les Échos il y a quelque temps qui révélait que l’État souhaitait voir les entreprises prendre en charge 4 jours d’indemnités journalières pour les arrêts de travail de moins de 8 jours.

Il a démenti envisager « une mesure brutale de transfert vers les entreprises », mais s’inquiète des « 10 milliards d’euros [qui] sont consacrés à l’indemnisation des salariés arrêtés, et ce volume [qui] progresse de plus de 4 % par an. En trois ans, le nombre de journées indemnisées est passé de 11 à 12 par an et par salarié du privé. C’est comme si notre pays avait instauré un jour de congé supplémentaire ! »

Il assure toutefois qu’il va falloir « trouver une solution pour contenir ces dépenses ».