Pôle emploi va expérimenter un nouveau « Journal de Bord »
Ces derniers mois, le gouvernement a évoqué plusieurs fois le renforcement du contrôle des chômeurs et l’évolution du système des sanctions pour ceux qui ne recherchent pas activement un emploi. Le directeur de Pôle Emploi assure toutefois que le nouveau « journal de bord » qui sera expérimenté prochainement n’est pas un outil de contrôle. Un point sur ses déclarations.
Le Carnet de Bord, un nouvel outil numérique pour améliorer la recherche d’emploi
Pôle Emploi expérimentera bientôt un nouveau Journal de Bord digital dans deux régions qui seront déterminées par arrêté. Cet outil en ligne permettra au demandeur d’emploi d’enregistrer chaque mois ses démarches et ses candidatures à différentes offres d’emploi. Ce Journal de Bord pourra être consulté par le conseiller.
Selon le directeur de Pôle Emploi Jean Bassères, le Journal de Bord devrait permettre d’augmenter significativement la qualité des échanges entre les demandeurs d’emploi et leur référent. « Si on sait l’exploiter, cet outil numérique aura la capacité, grâce à l’intelligence artificielle, de proposer, au vu de ce qu’a fait la personne, des nouveaux services », a-t-il expliqué.
Il devrait également permettre de « repérer le découragement ou les personnes qui cherchent tous azimuts sans méthode ».
Le Journal de Bord ne sera pas un outil de contrôle
« C’est nous qui l’avons proposé à Muriel Pénicaud », la ministre du Travail, a déclaré M. Bassères. La mise en place de ce dispositif a été décidée en septembre 2018 et intervient dans le cadre de la loi avenir professionnel. « Ce n’est pas un élément de contrôle », selon lui. D’autre part, il est conscient que Pôle Emploi devra répondre aux besoins « de ceux qui n’ont pas accès au numérique ».
Le succès de cette expérimentation reposera également sur la capacité des conseillers à pouvoir en extraire facilement des informations et des suggestions en s’appuyant sur l’intelligence artificielle. « On ne va pas demander à nos conseillers de regarder manuellement à l’écran le journal de bord, il faut qu’ils aient des outils d’extraction qui leur fassent aussi des recommandations », a-t-il observé.
La notion d’« offre raisonnable » et la possible évolution du premier entretien
Sujet d’inquiétude chez les chômeurs, la notion d’« offre raisonnable » qui a été évoquée plusieurs fois ces derniers mois. En effet, le flou demeure sur la définition précise des deux offres « raisonnables » qu’un demandeur d’emploi n’est pas censé refuser au risque de se voir radier.
Interrogé sur le sujet, le directeur de Pôle Emploi a assuré que « les critères d’évolution automatique » qui permettaient de revoir automatiquement à la baisse les prétentions salariales du demandeur ou l’étendue de la zone géographique de recherche d’emploi au fil du temps ont été « supprimés ». « Ce sont les conseillers qui vont adapter, quand cela sera utile, l’offre raisonnable d’emploi », a-t-il précisé.
En outre, il s’est positionné en faveur d’une évolution du premier entretien Pôle Emploi. « Nous aimerions que le diagnostic soit plus important en termes de moyens qu’on y consacre », et souhaiterait que l’entretien actuel qui dure 40 à 45 minutes soit remplacé par « deux demi-journées ».