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Publicités et films à la télévision : les nouvelles modalités de diffusion

Deux décrets autorisant la publicité ciblée et la diffusion de films tous les jours de la semaine sont parus le 6 août au Journal officiel.
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Deux décrets très attendus par les chaînes de télévision et les régies publicitaires ont été publiés jeudi 6 août au Journal officiel. Ils autorisent notamment la publicité ciblée et la diffusion de films tous les jours de la semaine.

Publicités et films à la télévision : les nouvelles modalités de diffusion

Autorisation de la publicité ciblée

Le premier décret fait le bonheur des régies publicitaires, et porte sur l’assouplissement du régime encadrant la publicité télévisée. Longtemps interdite, la publicité segmentée, également appelée publicité ciblée, est désormais autorisée.

Concrètement, il s’agit de publicités diffusées en fonction du profil ou de la situation géographique des téléspectateurs, grâce aux informations fournies par les box internet. Pour mettre en œuvre ces publicités, les diffuseurs doivent contacter les fournisseurs d’accès à internet et négocier des accords financiers et techniques. C’est déjà le cas de France Télévisions, qui a conclu un accord avec Bouygues Télécom et Orange.

Par ailleurs, la publicité télévisée pour le cinéma est également autorisée pour une période de 18 mois, et fera l’objet d’un rapport d’évaluation dans un délai de 15 mois. Ces publicités étaient jusqu’ici interdites pour ne pas pénaliser les films indépendants, n’ayant que peu de moyens pour financer de telles campagnes, à l’inverse des blockbusters américains. Le rapport permettra d’évaluer le profil des films qui auront profité de cette mesure.

Les chaînes de télévision peuvent désormais diffuser des films tous les soirs

Le deuxième décret met fin à l’interdiction faite aux chaînes de télévision de diffuser des films certains soirs ou jours de la semaine, comme le mercredi soir, le vendredi soir et le samedi. Cette disposition visait initialement à protéger le cinéma, en évitant toute concurrence avec la télévision.

Elle était très décriée par les chaînes qui réclamaient sa suppression, la considérant injuste, car non appliquée aux plateformes de streaming comme Netflix ou Amazon Prime Video.

De fait, ces mesures visent à rééquilibrer les contraintes pesant ou non sur les chaînes de télévision et les plateformes de streaming. Elles ont également pour but de soutenir la création audiovisuelle française : si les chaînes parviennent à développer leurs recettes publicitaires, c’est toute la filière qui pourrait bénéficier des retombées financières.

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la réforme du secteur de l’audiovisuel présentée en 2019 par Franck Riester, ancien ministre de la Culture. Leur mise en œuvre avait été retardée par l’épidémie de Covid-19 et les mesures de confinement.