Cueillette des champignons : attention à l'intoxication alimentaire !
Chaque automne, de nombreux cas d’intoxications alimentaires dus à l’ingestion de champignons vénéneux sont recensés. Voici des conseils pour éviter les déconvenues.
Pensez à montrer votre butin en pharmacie
Au cours de leurs études, les pharmaciens et préparateurs bénéficient d’un apprentissage en mycologie. Ainsi, dans n’importe quelle pharmacie, les spécialistes de santé sont à même de vous répondre quant au caractère comestible ou non des spécimens que vous avez ramassés.
Si une association de mycologie est domiciliée dans votre commune, vous pouvez tout aussi bien faire contrôler votre cueillette par leurs soins.
Les vétérinaires savent également comment réagir en cas d’ingestion d’un champignon vénéneux par un chien ou autre animal.
Attention aux informations sur internet et aux applications
Selon les pharmaciens, les particuliers ont de moins en moins le réflexe de venir en officine faire vérifier le fruit de leur cueillette. Pour autant, le nombre d’intoxications ne chute pas. Entre le 1er juillet et le 31 décembre 2022,1 923 intoxications ont été rapportées aux Centres antipoison et la plupart ont été causées par la confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique.
Il est très aisé de télécharger une application de reconnaissance des végétaux ou de vérifier simplement en ligne. Toutefois, il convient d’être vigilant quant aux sources utilisées. Même si celles choisies sont réputées fiables, beaucoup d’espèces se ressemblent et il est parfois difficile à l’œil de les différencier assurément. Et attention, car les applications peuvent aisément se tromper et donner un résultat erroné.
Les amanites phalloïdes et les bolets toxiques sont les champignons les plus complexes à identifier et sont responsables de nombreuses confusions.
En cas de doute sur un champignon, il est impératif de ne pas le mélanger aux autres, afin qu’il ne les contamine pas s’il est réellement impropre à la consommation. Au retour de la cueillette, arrêtez-vous en pharmacie et rassurez-vous en le montrant à professionnel.
Les conseils de cueillette, conservation et consommation
Le lieu de récolte est important. Plus il est sauvage et reculé et plus la qualité du champignon sera préservée. Évitez donc les bords de route ou les sites pollués.
Les champignons ne doivent pas être arrachés, mais coupés au ras du sol. Les plus matures s’abîment rapidement, mieux vaut donc ramasser des champignons un peu plus jeunes. De plus, toute la partie du champignon est nécessaire pour son identification. Enfin, pensez à bien laver vos mains après la récolte.
Pour conserver vos champignons, ils doivent être mis au frais dans un panier en osier ou un carton. Évitez le sac plastique qui va les faire suffoquer et donc moisir plus rapidement. Si vous le pouvez, conservez durant 24 heures un exemplaire de chaque espèce ramassée. Cela permettra de déceler lequel a été responsable d’une éventuelle intoxication.
Les champignons doivent être consommés rapidement (48 heures tout au plus) et cuits.
Attention, il ne faut pas en abuser : ils contiennent de la chitine que le corps humain ne sait pas digérer. En ce sens, il est préférable de ne cueillir que le strict minimum, plutôt que de devoir les jeter. Certains départements ont à ce titre imposé des limitations par personne et fixé une plage horaire pour la cueillette. Renseignez-vous auprès de votre mairie.
Que faire si j’ai consommé un champignon suspect ?
Les premiers symptômes apparaissent en général 12 heures après l’ingestion. Si tel est le cas, contactez au plus vite le centre antipoison de votre ville ou le 15 en mentionnant que vous avez consommé des champignons ramassés par vos soins. Certains symptômes peuvent continuer de s’aggraver s’ils ne sont pas traités dans les plus brefs délais.