Les maisons de naissance
Parmi les mesures adoptées dans la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) parue au Journal officiel le 15 décembre 2020, on relève la pérennisation et le développement des maisons de naissance, des structures indépendantes pour le suivi des femmes enceintes.
Le gouvernement a souhaité moderniser et consolider la protection sociale en raison de la crise sanitaire qui sévit depuis plusieurs mois et qui fragilise certaines populations aux besoins spécifiques.
Une expérimentation entérinée
Le concept des maisons de naissance était en expérimentation depuis quelques années, à travers huit premiers établissements installés dans six régions. Pour information, on compte déjà une centaine de maisons de naissance chez nos voisins allemands.
Malgré un retour d’expérience positif, la reconduction du dispositif a été soumise aux députés en septembre dernier. Le 23 octobre dernier, ils ont entériné le concept et même validé le projet d’étendre le dispositif, avec la création de 12 maisons de naissance supplémentaires sur les deux prochaines années.
Ainsi, les femmes enceintes auront à disposition 20 maisons de naissances où elles pourront faire suivre leur grossesse, accoucher et bénéficier d’un accompagnement global. Une condition toutefois, ces lieux sont réservés aux femmes dont la grossesse n’est pas considérée à risque.
Les maisons de naissance sont des lieux faiblement médicalisés, placés sous la responsabilité exclusive de sages-femmes qui réalisent des accouchements dits physiologiques ou naturels, c’est-à-dire dans un environnement le plus naturel possible et sans péridurale.
Bien entendu, ces maisons sont installées à proximité de maternités pour disposer d’une structure d’urgence en cas de besoin.
Avec environ 1 000 accouchements assurés annuellement en France, les maisons de naissance répondent aux attentes d’une part infime des femmes puisque le pays enregistre un peu plus de 700.000 naissances par an.
La maison de naissance de Grenoble
Situé au sein de la Clinique Mutualiste de Grenoble, le lieu s’en détache par sa décoration accueillante.
La sage-femme indique que le volume des accouchements est très réduit, 85 en 2017 contre 1800 à la Clinique. « Pourtant, les accouchements physiologiques sont moins coûteux que ceux en maternité » poursuit-elle.
Ces candidates, d’un niveau social élevé ou simplement militante, envisagent cette alternative aux accouchements hyper médicalisés. Elles y trouvent la bienveillance des sages-femmes, une personnalisation de la prestation et un environnement plus intime que le milieu hospitalier.
À la maison de naissance, être enceinte ne semble pas être un problème médical, la chambre aménagée avec sa grande baignoire efface l’image de la salle médicalisée avec les étriers, les perfusions, le monitoring et la seringue. Bien sûr, il faut apprendre à dompter l’épreuve de la douleur, notamment par une préparation les mois précédant l’accouchement. Ne pas redouter les contractions, mais en comprendre le rôle, et comme le veut l’expression, prendre son mal en patience.
Ici, 80% des femmes enceintes choisissent la baignoire pour accoucher. Elles rentrent chez elle quelques heures après l’accouchement et reçoivent la visite quotidienne d’une sage-femme dans les 8 jours qui suivent.