Les ventes de smartphones pourraient baisser pour la première fois en 2018
Il y a une dizaine d’années, les smartphones apparaissaient sur le marché. Un marché qui s’est développé de façon fulgurante et exponentielle jusqu’à cette année, où pour la première fois les ventes pourraient diminuer, notamment en raison d’une saturation du marché en Europe et aux États-Unis. Quel va donc être l’avenir de cette technologie ? Le point dans cet article.
Un marché saturé en Europe et aux USA
Il s’agit plus d’une stagnation que d’une véritable baisse. Mais c’est la première fois en 10 ans que le marché du smartphone subira une diminution du volume des ventes. Toutefois, c’est toujours 1,455 milliards d’unités qui devraient trouver acheteur en 2018 selon les chiffres IDC.
Aux États-Unis, 91 % des adultes de moins de 50 ans possèdent un smartphone (selon les chiffres de Pew Research Center) tandis que 85 % de la population européenne a un abonnement de téléphonie mobile, aux deux tiers avec des smartphones (selon l’association des opérateurs de téléphonie mobile GSMA).
Selon le cabinet d’études de marché Forrester, il sera désormais « difficile » d’augmenter le nombre d’utilisateurs uniques au niveau mondial, car cette année leur nombre atteindra les 3 milliards.
Malgré sa forme qui a peu changé, les smartphones ont rapidement évolué
« La forme même des appareils est restée quasiment la même depuis le premier iPhone au final. Les vraies améliorations ont été à l’intérieur, ou avec l’agrandissement des écrans pour la vidéo, mais même à ce niveau nous atteignons désormais une limite », explique Andrew Kitson, responsable télécoms, médias et technologies chez Fitch Solutions.
Pourtant, les fabricants ont toujours su proposer des modèles en constante amélioration de par leur performance et leurs fonctionnalités.
Plus que la forme, aujourd’hui le luxe c’est la puissance. Pour s’offrir un des modèles haut de gamme d’Apple, Samsung ou Huawei, il faut désormais compter près de 1 000 $.
Le smartphone, bien plus qu’un téléphone
Un smartphone aujourd’hui doit aussi forcément être équipé d’un bon appareil photo, pouvoir filmer des vidéos de bonne qualité et contenir tout un tas d’applications toujours plus personnalisées. Le téléphone intelligent est devenu quasi-indispensable dans nos vies. Agenda, contacts, mails, réseaux sociaux, GPS… C’est le couteau suisse digital.
« Le marché a atteint un niveau où, si vous souhaitez faire de la valeur, vous devez offrir de l’expérience. Apple est le parfait exemple de cette tendance, ils tentent d’être moins dépendants du matériel et des appareils », souligne Roberta Cozza, analyste chez Gartner.
Mais pour Amy Webb, fondatrice du « Future Today Intitute », 2018 « marque le début de la fin pour les smartphones ». Dans son rapport annuel sur les tendances de la technologie, elle parie sur l’augmentation des objets connectés « invisibles » aux dépens du smartphone.
Selon elle, « des oreillettes dotées de capteurs et de haut-parleurs, des bagues et bracelets détectant les mouvements ou des lunettes connectées... changeront à jamais notre rapport au monde ». L’intelligence artificielle prendra de plus en plus le pas sur l’humain dans un monde où le virtuel et le réel seront de plus en plus intriqués.
Le smartphone pourrait rester le cœur du système
D’autres à l’inverse, pensent plutôt que les objets connectés viendront en complément de ce qui nous sert actuellement de téléphone : « Il y aura une association avec les différents appendices, comme les montres ou lunettes, qui vont rester liés au smartphone pour quelques années encore. Il va continuer à servir de passerelle entre différents mondes : le travail, la maison, la voiture, etc. », analyse Thomas Husson, vice-président du cabinet Forrester.
« À mesure que les montres, lunettes, écouteurs ou même vêtements seront plus connectés et intelligents, on passera du toucher à la voix dans les interactions, le smartphone “disparaîtra” ne sortira plus de la poche ou du sac. Mais c’est un changement qui se fera lentement, il faudra au moins 5 à 10 ans pour qu’il advienne, sans parler du temps nécessaire à l’adoption de masse », détaille Mme Cozza.
David McQueen, analyste pour ABI Research, pense également que « le marché (des smartphones) a des ressources pour poursuivre son développement encore pendant de nombreuses années ».